Récits publiés aux Editions Orizons
lundi 27 juin 2011 par Françoise Urban-MenningerPour imprimer
Après "La théorie de la petite cloche", ouvrage édité en 2003 et dans lequel Olivier Larizza pratiquait ce que l’on appelle "l’autofiction", l’auteur nous propose aujourd’hui quelques récits authentiques de son enfance que l’on croque et savoure avec délice, à l’instar de cette mirabelle dorée, fruit emblématique de sa Lorraine natale.
Les titres des courts récits rédigés par Olivier Larizza nous plongent d’emblée dans l’univers ludique et poétique de l’enfance. "Les marrons de la liberté", Les billes de Casimir", "Les escargots vainqueurs" nous entraînent sur le manège enchanté de réminiscences qui nous renvoient à notre vécu personnel. "Les escargots rampaient à gogo" ou "le ciel gris limace" nous restituent l’atmosphère de fête et la pensée magique qui accompagnent la récolte des bourguignons et des petits-gris.
Olivier Larizza possède le don de jouer avec toute la gamme des émotions et de nous les faire partager en toute complicité. A travers une galerie de portraits peints avec une infinie tendresse, l’écrivain nous invite à partager des moments privilégiés. On rencontre ainsi son grand-père surnommé "le piccolo" qui, pendant l’occupation, avait été évacué à Port-des-Barques où il avait été serveur, on retrouve sa mère ou son père au fil des pages qui nous comblent "d’instants immobiles".
Car Olivier Larizza nous le confie, le temps de l’enfance n’est pas le même que celui de l’adulte qui passe trop vite. Le temps de l’enfance, surtout celui du mercredi : "c’était une éternité, un instant immobile". Et ce sont ces petits fragments d’éternité que l’auteur nous livre telle une poussière d’étoiles.
Les mirabelles de septembre embaument chaque page et les billes n’ont pas fini de "mûrir" comme celles de Casimir.
Le lecteur, pris dans un charme qui opère à chaque page, se retrouve enfant dans un défilé de carnaval ou suce avec délectation l’un de ces fameux carambars dont parle l’auteur...Mais le secret de la réussite de ce petit livre nous est donné dans le texte "Les abeilles de l’écrivain" où Olivier Larizza nous avoue avec la candeur d’un enfant son bonheur d’écrire. "Que c’est doux parfois d’écrire", s’écrie-t-il et plus loin de nous entretenir de "la forêt des souvenirs" ou d’évoquer "les alluvions de l’enfance". Ce bonheur d’écrire devient bien évidemment celui de lire pour le lecteur conquis par "la volée des mots qui bourdonnent" longtemps encore à son oreille, la dernière page du livre tournée.
Françoise Urban-Menninger
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