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Le Cid de Corneille
samedi 29 octobre 2005 par Bouchta Essette

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Synopsis

Dans cet article, nous cherchons à montrer comment Corneille, qui est loin d’être un conformiste en matière d’esthétique théâtrale, va introduire un nouveau concept dans sa trame dramaturgique : l’admiration . Abandonnant ces deux vieux sentiments qui sont la crainte et la pitié légués par la tradition aristotélicienne, il montre des personnages qui, sans être invraisemblables comme le seraient leurs éponymes de l’antiquité mythique, restent toujours des héros humains, manifestant une grandeur et un courage qui restent toujours humains, méritant largement l’admiration tant de leurs congénères que du public ou du lecteur.

Tout personnage, toute action suscitent chez le lecteur / spectateur des réactions affectives multiples qui traduisent tant bien que mal le contenu de ce qui leur est présenté. Le propre du théâtre classique, en l’occurrence la tragédie, est d’agir sur le public si tant est qu’elle soit par définition, selon Aristote la représentation d’une action noble . Or une action, quelle que soit sa valeur morale, ne peut laisser indifférent. Les faits représentés peuvent éveiller chez le lecteur ou le spectateur des sentiments bien déterminés. Une tragédie peut inspirer ou la terreur ou la pitié, quand chez Corneille, notamment dans Le Cid, ces sentiments seront supplantés par celui de l’admiration.

Comment alors Corneille parvient -il à faire violence à cette contrainte aristotélicienne séculaire en abandonnant ces deux vieux sentiments pour leur préférer celui de l’admiration ? Quelle signification accorde-t-il à ce concept ? et comment en fait-il un ressort dramatique propre à éveiller l’intérêt du public ?

Selon les principes d’Aristote, la tragédie ne doit représenter ni les justes passant du bonheur au malheur, ni les méchants passant du malheur au bonheur. Le premier cas éveille, selon lui, la répulsion, le second paraît étrange. En se fiant au principe de la vraisemblance qui nie toute notion de pureté - une personne n’est ni tout à fait juste ni tout à fait injuste, ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente - Aristote demande à ce que l’action représente l’homme qui, sans atteindre à l’excellence dans l’ordre de la vertu et de la justice, doit, non au vice et à la méchanceté, mais à quelque faute, de tomber dans le malheur - un homme qui parmi ceux qui jouissent d’un grand renom et d’un grand bonheur, tel Œdipe, Thyeste et les membres de familles de ce genre . Il faut, pour que ce sentiment de terreur et de pitié soit justifié, qu’on passe du bonheur au malheur, que ce malheur soit dû non à la méchanceté du héros, mais à une faute qui le dépasse.

On éprouve un sentiment de terreur devant une action tragique, notamment vis-à-vis de celui qui la provoque et un sentiment de pitié devant la même action tragique, notamment vis-à-vis de celui qui la subit. Ces sentiments sont d’autant plus violents qu’ils sont suscités par des personnages entre qui doit exister une relation d’alliance : Le meurtre accompli par un frère sur son frère, le fils tuant son père, la mère ses propres enfants : Œdipe, Oreste, Médée sont des figures de proue dans ce domaine.

Corneille, qui est loin de souscrire à une orthodoxie respectueuse de la tradition aristotélicienne, nourri de ses conceptions de jésuite avéré, pour qui le libre-arbitre est de loin plus judicieux que tout autre conception de prédestination qui emprisonne la volonté du personnage, va créer des protagonistes qui, sans être complètement invraisemblables, vont faire montre de qualités qui les érigent en héros propres à provoquer chez le lecteur/spectateur un sentiment jusqu’alors étranger au théâtre : l’admiration.

Maître de lui-même et de ses agissements, il parvient, grâce à ses multiples qualités, à instaurer une nouvelle image du héros cornélien qui, pour mériter l’admiration de son public, est prêt à affronter tous les dangers. Le héros de théâtre, dit Schérer, doit briller par son courage et sa noblesse , condition sine qua non qui le distingue de ses congénères et lui confère le statut de héros, capable d’emporter l’adhésion du public qui ne peut guère résister à la tentation de l’admirer dans ce qui fait sa particularité.

Mais qu’est ce que l’admiration ? Le terme s’oppose au dédain et au mépris. Il traduit un sentiment qu’on éprouve devant des qualités qui sont l’apanage d’une minorité ; des qualités tels que la beauté, le courage, la noblesse du cœur et des sentiments..., en somme des traits distinctifs dont le poids ne peut être supporté que par des êtres hors du commun qui, de ce fait même, méritent le statut de héros. L’admiration de ce genre de personnage devient d’autant plus impérative qu’elle se manifeste par contraste, plaçant le héros au milieu de personnages plutôt médiocres, voire parfois méprisables.

Dans Le Cid de Corneille, l’admiration se manifeste de deux manières : à travers le discours panégyrique d’autrui et au moyen du dire et du faire du héros admiré. Don Rodrigue, le personnage principal de la pièce, est le héros par excellence qui arrache au public son admiration. On admire d’abord son courage et son énergie devant des protagonistes dépassés par les événements, que leur vieillesse à réduits à un rôle médiocre. Don Diègue, le père de Rodrigue, ne s’abaisse que pour mettre en relief la bravoure de son fils :

O Dieu ! ma force usée en ce besoin me laisse ! (p.42), se lamente-t-il, pour charger son fils d’une action qu’il n’a plus la force d’exécuter.

D’un affront si cruel
.........................................................
Va contre un arrogant éprouver ton courage
(46),

en punissant le comte pour le soufflet qu’il lui a asséné.

Le témoignage admiratif est plus éloquent quand il est exprimé par le conte qui reconnaît explicitement la vertu et le courage d’un jeune héros, même s’il est devenu par la force des choses son fieffé ennemi :

Ce grand cœur qui paraît aux discours que tu tiens
Par tes yeux, chaque jour, se découvrait aux miens ;
Et croyant voir en toi l’honneur de la Castille
Mon âme avec plaisir te destinait ma fille
.............................................................
Et que, voulant pour gendre un cavalier parfait
Je ne me trompais point au choix que j’avais fait
 ;(pp.50-61)

Le discours panégyrique et admirateur est encore plus expressif dans la bouche de Chimène qui, donnant l’impression d’oublier momentanément que Rodrigue est l’assassin de son père, ne laisse pas de donner libre cours à ses sentiments d’admiration, quitte à passer pour un personnage invraisemblable en ce sens qu’elle continue à aimer, bien plus, à admirer celui qui n’aurait dû recevoir d’elle que dédain et mépris.

Je ne puis te blâmer d’avoir fui l’infamie
................................................
Je ne t’accuse point, si je pleure mes malheurs.
Je sais ce que l’honneur, après un tel outrage,
Demandait à l’ardeur d’un généreux courage :
(p98)

Rodrigue fait l’objet de l’admiration de tous les personnages. Même Elvire, personnage secondaire, est sensible à ses qualités :

Vous ne croiriez jamais comme chacun l’admire,
.............................................................
Les Mores devant lui n’ont paru qu’à leur honte
(p.111)

A l’autre extrémité, le roi le porte au plus haut du pinacle après avoir eu vent de ses braves exploits. Il paraît disposé à lui pardonner ses exactions et son hybris, au risque de passer pour un roi inique et trop magnanime.

J’excuse ta chaleur à venger ton offense :
Crois que dorénavant Chimène a beau parler
Je ne l’écoute plus que pour la consoler
(p.121),

tout subjugué qu’il est par sa bravoure et son énergie, ce qui risque de lui briguer, à lui le roi, tout son lustre, si l’on tient compte de la qualité des louanges qu’il formule à son égard :

Pour te récompenser, ma force est trop petite
Et j’ai moins de pouvoir que tu n’as de mérite
(p.118)

Le ton de l’infante n’est pas en reste. Quand au tout début de la pièce elle affirme, non sans une certaine amertume :

Et je dis toujours qu’étant fille du roi
Tout autre qu’un monarque est indigne de moi
(p.35)

donnant l’impression d’être maîtresse d’elle-même et de ses sentiments, elle se sent paradoxalement attirée par les qualités de Rodrigue dont les exploits sont tels qu’ils éclaboussent devant ses yeux abasourdis toute différence et réduisent toute disparité.

Quelque rédhibitoire que soit la naissance de Rodrigue, ( il n’est pas prince) son courage et sa bravoure lui permettent de neutraliser les handicaps dont souffre sa naissance. L’infante se rend finalement compte que si on ne naît pas roi, on peut le devenir. Et emboîtant le pas à son père, elle se sent disposée à emprunter les voies de l’entorse, sans toutefois se départir de sa dignité :

Bien qu’aux monarques seuls ma naissance me donne
Rodrigue, avec honneur, je vivrai sous tes lois
Après avoir vaincu deux rois
Pourrais-tu manquer de couronne ?
(p.140)

Au ton panégyrique, fait pendant le faire du héros lui-même qui confirme en les méritant les discours et attitudes admiratifs susmentionnés. Rodrigue est un personnage qui mérite à tous les égards le statut de héros cornélien dont le mot d’ordre est de faire prévaloir le devoir sur l’amour et les sentiments, l’action sur l’inertie. Il a beau aimer d’un amour sans failles une Chimène méritante, il place, malgré quelques hésitations somme toute légitimes, le sens de l’honneur au dessus de toute autre considération. Dans cette fameuse scène de dilemme, (la scène 6 du 1er acte) nous assistons à un Rodrigue rongé par deux feux : celui de l’amour et celui du devoir :

Des deux côtés mon mal est infini.
...........................................
Père, maîtresse, honneur, amour,
...........................................
L’un me rend malheureux, l’autre indigne du jour.
(p.48)

Or, pour ne pas trop écouter ce penser suborneur il prend le parti de l’honneur, du devoir et de la gloire. Ce choix longuement délibéré, quelque dur qu’il soit, en ce qu’il le rendra malheureux, ne laisse pas de le montrer admirable, non seulement aux yeux du public, mais surtout aux yeux de sa victime Chimène dont il reste tout de même l’assassin paradoxalement détestaimé .

Quand il sent que son honneur est sauf, que sa mission est accomplie avec son action vengeresse, il réalise qu’il est temps de rendre justice à Chimène qui a toute latitude d’exiger de lui qu’il expie ce qu’elle considère comme un crime. En adhérant après coup à son raisonnement, c’est un trépas volontaire qu’il cherche pour mériter inconditionnellement l’admiration de celle qui ne sait si elle doit l’aimer ou le détester.

Maintenant qu’il s’agit de mon seul intérêt
Vous demandez la mort j’en accepte l’arrêt
(p.136)

Loin d’être coupable de ce qu’on peut appeler la démesure, comme le serait le Comte devant l’invitation à la retenue que le roi lui avait faite, Don Rodrigue se soumet à la volonté de Chimène, non seulement parce qu’il l’aime, mais aussi pour lui rendre cette justice qui ne manque pas après tout de légitimité. Son geste admirable consiste en sa soumission volontaire au coup du sort qui l’accable. Il s’abaisse dans une grandeur on ne peut plus admirable, un geste, qui loin de le diminuer, ne fait qu’augmenter sa grandeur.

Ma tête est à vos pieds, vengez-vous par vos mains
Vos mains seules ont droit de vaincre un invincible ;
Prenez une vengeance à tout autre impossible
(p.153)

C’est cette grandeur dans la soumission qui finira par amadouer le caractère inexorable de Chimène qui, sous l’effet du charme qu’il n’a pas cessé d’exercer sur elle, décide finalement, vaincue et définitivement conquise, de proclamer haut et fort son admiration en acceptant de se rendre à l’évidence en lui pardonnant ce qu’il croyait quelques instants auparavant impardonnable.

Rodrigue a des vertus que je ne puis haïr
Et quand un roi commande, on lui doit obéir
(p.153)

C’est aussi cette grandeur et ce courage qui arrachent à ses autres ennemis l’admiration qu’il mérite quand, confrontés à son courage et à sa témérité dans le champ de la bataille, les deux rois maures reconnaissent leur défaite et du même coup contribuent à entériner définitivement en le cristallisant son aura de grandeur en le proclamant Cid. C’est Don Fernand qui rapporte leur témoignage.

Ils t’ont nommé tous deux leur Cid en ma présence :
Puisque Cid en langue est autant que seigneur,
Je ne t’envierai pas ce beau titre d’honneur.
Sois désormais le Cid : qu’à ce grand nom tout cède
(p.118)

Désormais, Rodrigue sera le Cid de tous, amis et ennemis, grand et petit, le roi y compris.

Tel est le héros de Corneille. Loin de se conformer au schéma du personnage traditionnel de la tragédie qui est submergé par une force transcendantale qui décide de sa destinée, il est maître de lui-même. S’il est confronté à une force extérieure qui s’oppose à sa volonté, il plie mais ne casse pas et impose, quelles que soient les conditions, sa volonté par son courage, sa témérité et sa détermination. C’est cette présence imposante qui arrache au public son admiration pour ce qui est devenu un mythe : le héros cornélien.

Bibliographie

1-Corneille, Le Cid, Classique Larousse, 1990
2-Aristote, La Poétique, Seuil, 1982
3-J. Schérer, Histoire de la dramaturgie classique en France, Librairie Nizet, 1981
4- M. Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Larousse, 1998



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Messages

  • bonjour, j’ai été ravie de lire cet article. J’ai choisi pour concourir ds une école de théâtre le passage où don rodrigue répond au roi qui lui demande de poursuivre par sa batiaille face aux Mores. pourriez vous me conseiller car je suis une fille avec un petit gabarit. MERCI

    • Merci pour votre gentille réaction à mon article, vous me demandez un conseil, je ne sais pas au juste de quoi il s’agit, s’il s’agit d’une scène du Cid, cela sera subjectij ; moi, j’ai toujours eu un faible pour la fameuse scène qui traduit le dilemme de Rodrigue (scène 6, acte I) s’il s’agit d’autre chose, j’attends vos précisions
      A bientôt

  • Bonjour Bouchta,

    Je "tombe" par hasard (par le biais du prénom Chimène et de son origine) sur votre article très intéressant sur la pièce de Corneille et sur l’admiration que l’on porte au héros, ce qui me plonge bien loin en arrière !!
    Pouvez-vous, s’il-vous-plaît, me donner des précisions (si toutefois vous revenez sur cette page, écrite en fév. 2006 !) sur ce que signifie le mot hybris jamais rencontré auparavant (et c’est pourtant un amoureux de la langue française de longue date qui vous écrit !!) (ou s’agit-il simplement d’une coquille ?). Une autre explication que je souhaiterais avoir porte sur le mot-valise détestaimé , l’avez-vous forgé (par plaisir ou pour sa curieuse pertinence psychanalytique) ou emprunté, si oui à qui et à quelle occasion a-t-il été utilisé, si vous le savez ?
    Merci pour votre article.
    Bien à vous.
    Richard

    • Tout en vous remerciant pour l’intérêt que vous avez porté à mon article sur Le Cid, c’est avec plaisir que je vais essayer de répondre à vos interrogations : d’abord en ce qui concerne le mot "hybris", c’est un mot d’origine grecque qui signifie "démesure", ou dépassement de soi, car chez les Grecs anciens, les héros étaient caractérisés justement par l’hybris, c-à-d leur volonté d’égaler ou même de surpasser les dieux, l’exemple que je vous donnerai du théâtre antique c’est l’hybris qui caractérise le personnage des Perses d’Eschyle Xerxes ou tout simplement Oedipe. Pour ce qui est du verbe "détestaimer", c’est un mot valise fait des deux verbes amalgamés pour traduire un sentiment qui n’est à mes yeux jamais pur . Pour preuve :qui de nous n’ a jamais ressenti un queconque sentiment de détestation ? Or à la reflexion , on ne deste quelqu’un que pour ce qu’il a et qu’on lui envie....en espérant avoir satisfait tant soit peu votre curiosité, Amitiés

  • Bonjour, actuellement élève de Classe préparatoire Hypokhagne , j’ai été ravi de pouvoir lire votre article qui m’a "illuminé" , si je puis dire , quant aux différentes problématiques de l’oeuvre. Simplement , l’acte 2 scène 8 , notamment le monologue de Chiméne pour la vengeance de son père me laisse perplexe. Mon professeur de littérature nous parle surtout de l’éloquence dans ce monologue , cependant jai du mal à percevoir cette idée , pouvez vous m’aider ? Par la même occasion , une chose m’intrigue , pourquoi avoir nommé l’oeuvre ainsi ? Que signifie Le Cid ? Je vous remercie .

    • Cher Robin, je serais tenté de dire comme votre prof de littérature que le Cid est en effet une oeuvre pleine d’éloquence. A ce mot, je rapproche les termes de rhétorique , de dialectique au sens aristotélicien de terme, de sophistique, voire d’éristique. Cela est d’autant plus vraisemblable que Chimene prend et défend la position de l’etre qui lui est le plus cher, a savoir son pere. Et pour cela, la seule vertu a laquelle elle peut recourir est forcément l’éloquence. Comment en serait il autrement quand on sait qu’elle s’adresse a un roi, Et comment sensibiliser un roi si elle n’a pas user de toutes ses ressources linguistiques et rhétoriques. « « « « « « « « « « surtout quand elle donne l’imression de privilégier les intérets de l’Etat et du roi par rapport aux siensNe pouvant résister a l’attrait de quelques vers qu’elle emploie au cours de son dialogue avec le roi, je me permets d’en citer quelques uns :
      Enfin mon pere est mort , j’en demande vengence,
      Plus pour votre intéret que pour mon allégeance.
      Vous perdez en la mort d’un homme de son rang :
      Vengez le par une autre, et le sang par le sang.
      Immolez, non a MOI, mais a VOTRE couronne,
      Mais a VOTRE grandeur, mais a VOTRE personne....

      Quant a la question du titre, le cid vient du mot arabe Sidi qui signifie littétalement seigneur, appellation employéee pour exprimer allégeance et respect pour un etre méritant.Dand la piece le héros s’appelle Don Rodrigue et ne devient Cid qu« ,apres avoir emprisonné les rois maures qui , soumis, lui donnent ce nom comme marque de leur soumission

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