jeudi 3 novembre 2005 par Bouchta Essette
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A la suite de Tartuffe interdit, Molière donne le 15 février 1665 Dom Juan. C’est l’histoire d’un mystificateur chevronné. La pièce se caractérise par son aspect transgressif et perturbateur : aussi bien au niveau de sa forme que de son contenu, Dom Juan, de par sa plasticité, s’inscrit dans la tradition des œuvres novatrices et contestataires des canons esthétiques jusqu’alors observés par la plupart des dramaturges, y compris Corneille qui serait l’un des premiers classiques à ouvrir la brèche de l’anticonformisme en littérature. Ni l’action, ni le temps, ni le lieu ne sont pour ainsi dire respectés, encore moins les fameuses règles de la bienséance et de la vraisemblance qui sont sacrifiées au profit d’une approche audacieuse qui va faire fi de toutes les valeurs chevaleresques ancestrales en usage et dont Molière, avec son Don Juan excentrique, semble sonner définitivement le glas. Pièce subversive ? C’est en cela sans doute qu’elle fascine, qu’elle séduit, qu’elle ravit l’esprit du lecteur/ spectateur avide de nouveautés et hostiles aux remakes et aux resucées, même si la pièce de Molière, de fait, en fait partie. Ce qui fascine en effet dans cette pièce, c’est qu’elle reprend sans reproduire un mythe déjà célèbre dans la littérature espagnole, en lui donnant une touche particulière et originale. C’est tout l’ancien renouvelé et drapé dans une vision moderne à couleur typiquement locale, car Molière à la suite de Tartuffe interdit, n’entend pas abandonner la bataille que la cabale de la Compagnie du Saint Sacrement lui a déclarée. Fascinante ? La pièce l’est à plus d’un titre. Elle est l’histoire d’un fascinateur toujours fasciné, d’un séducteur toujours séduit, d’un ravisseur toujours ravi. Bravant le ciel et l’enfer, il sera considéré comme l’ancêtre prématuré des Romantiques qui vont le réhabiliter jusqu’à la béatitude, voire peut-être des existentialistes. Aussi cherchera-t-on au cours de cette analyse à définir le concept de la fascination. Nous verrons en second lieu les diverses natures et manifestations de la fascination dans la pièce de Molière, et en dernier lieu, nous tâcherons de montrer comment la rhétorique de la fascination contribue à célébrer la pièce de Molière comme un chef-d’œuvre de l’ambiguïté.
En voici tout d’abord la fable : Dom Juan est l’histoire d’un fuyard fascinateur et séducteur. Don Juan, le personnage éponyme qui vient d’être marié transgresse ce sacrement en quittant sa femme Elvire pour courir d’autres aventures en mer en compagnie de son valet Sganarelle. C’est la tempête, ils sont sauvés par un paysan : Pierrot. Don Juan essayera de séduire sa promise ainsi que son amie en leur promettant tour à tour le mariage. Sur la route, il donne à un pauvre ermite une leçon de libertinage, sauve par les armes Don Carlos, frère d’Elvire, attaqué par des brigands, revient chez lui en provoquant le monument du Commandeur qu’il a tué quelques mois auparavant, ridiculise dans son palais, M Dimanche, son créancier, et un père en proie au désespoir. Pressé de toutes parts, il ne lui reste que l’hypocrisie, thème alors à la mode, pour résister à la vengeance des frères d’Elvire, pour convaincre son père de sa conversion et pour essayer de reconquérir Elvire qui a regagné le couvent. Il se rend au festin promis au Commandeur et disparaît dans les ténèbres des enfers. C’est cette conduite excentrique qui fascine en quelque sorte dans la pièce de Molière.
Mais qu’est ce que la fascination ? Du verbe fasciner, elle est le fait d’immobiliser par la simple force du regard, c’est aussi éblouir et charmer. La fascination s’adresse plus aux sens qu’à l’esprit. La fascination est donc l’enchantement, l’attrait irrésistible. C’est aussi la séduction, encore que ce terme se réduit assez souvent (en plus de la conquête, de l’estime et l’admiration de l’autre) et de manière plaisante à l’action qu’exerce un homme sur une femme pour l’amener à se départir de sa fidélité et de sa chasteté. Le concept de la fascination est aussi synonyme du ravissement au sens de charmer les sens de quelqu’un par des qualités, ou ce qui est senti comme telles, susceptible de susciter l’admiration. La fascination, pourrons-nous dire, est un art qui consiste à ravir le cœur ou l’esprit ou les deux à la fois d’une personne qui, sous l’effet du charme exercé sur elle, se laisse conquérir sans trop de résistance. Son effet est très souvent éphémère. A ce titre, la fascinateur, comme le séducteur, est un magicien qui sait que sa magie est à effets limités. Aussi, l’un et l’autre sont-ils des aventuriers condamnés à exercer leur magie sur des êtres réceptifs qui finiront inéluctablement par se défaire de leurs sortilèges ou effets ensorceleurs. Signalons qu’il y a toujours quelque part dans l’art du fascinateur une part de mystère et de dissimulation qui confèrent à ses pouvoirs force et persuasion.
Le thème de la fascination semble être la toile de fond sur laquelle est brodée l’action de Dom Juan. L’éloge que fait Sganarelle à l’usage du tabac tout à fait à l’incipit de la pièce en est une illustration éloquente. C’est un signe avant coureur qui préfigure l’action principale de la pièce, notamment quand nous constaterons que rien a priori ne justifie cette espèce de digression initiale qui joue ce que Roland Barthes appelle « une fonction catalyse », en ce qu’elle n’influe guère sur le cours des péripéties à venir. Sganarelle est le personnage fasciné par excellence, car il le sera constamment, jusqu’à l’aveuglement. Tenant une tabatière dans ses mains, il ne voit que le côté positif du tabac quoi qu’en dise Aristote. Pour lui, le tabac n’a que vertus : « C’est la passion des honnêtes gens, dit-il, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu » p21 Cet incipit révélateur n’est donc fonctionnel que pour autant qu’il annonce le champ de la fascination qui traverse le champ de la pièce d’un bout à l’autre, une fascination que nous pouvons qualifier de qualitative. La fascination quantitative se résume dans la démonstration volubile du personnage dont l’effet s’exerce principalement sur des êtres généralement crédules. C’est une espèce de logomachie qui influe particulièrement sur des êtres dont leur disposition à la réceptivité la rend encore plus opérationnelle. Dans la classe des personnages fascinés se groupent Sganarelle Guzman, Elvire, M. Dimanche et Don Louis. Malgré leur conscience tant soit peu éveillée, ces personnages finissent par être émerveillés par une rhétorique plus pompeuse que significative, cherchant à fasciner plus les sens que l’esprit. C’est le langage mystificateur qui sème le doute et annihile les convictions des âmes crédules. Guzman, fasciné par les démonstrations verbeuses de Don Juan, est étonné de voir ce dernier abandonner Elvire, lui qui n’a jamais tari d’éloges à son égard : « Après tant d’amour et tant d’impatience témoignés, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments réitérés... »p22 Remarquons que Guzman évoque l’amour de Don Juan quand il était à l’état embryonnaire, c’est -à-dire, à cette période préliminaire où tout passe facilement, où l’esprit non encore aguerri est plus réceptif que critique, où Don Juan maniait si bien une rhétorique plus de persuasion que de conviction. La magie de la rhétorique donjuanesque fascine de manière péremptoire un Sganarelle qui malgré ses débats et ses velléités de se soustraire aux charmes que son maître exerce sur lui, reste prisonnier de la force de sa gravité dont le secret réside dans le magnétisme de cette même rhétorique de mystification. Le discours fait par Don Juan sur l’amour et l’inconstance est aux yeux de Sganarelle si éloquent, si persuasif qu’il finit par s’en laisser imprégner, un peu comme ce spectateur assistant à un magicien exécutant son numéro, même sachant a priori que tout cela n’est que du jeu, n’en ressent pas moins un effet mystérieux qui le porte malgré tout à prendre au sérieux tout ce qu’on lui présente. Sganarelle, même conscient de la supercherie dont il est victime, n’en fait pas moins montre de confusion et d’hésitation, quand il dit à Don Juan : « Ma foi, j’ai à dire, je ne sais ; car vous tournez les choses d’une manière, qu’il semble que vous avez raison, et cependant il est vrai que vous ne l’avez pas » p28 C’est la même rhétorique que Don Juan manie à merveille qui va agir sur la paysanne Charlotte, personnage incarnant la simplicité naturelle et la crédulité paysanne. Si elle ne met pas beaucoup de temps à succomber au discours séducteur de Don Juan, c’est parce qu’elle est conditionnée par le discours panégyrique fait préalablement par son fiancé Pierrot sur le compte de ce grand chevalier : « Oui c’est le maître. Il faut que ce soit queuque gros, gros Monsieur, car il a du dor à son habit tout depis le haut jusqu’en bas...jestais tout ébobi de voir ça. » pp41, 42 C’est cet ébahissement qu’il transmet à sa fiancée qui la pousse à s’impatienter, demandant : « Par ma fi, Piarrot, il faut que j’aille voir un peu ça » p43 .Aussi Don Juan n’aura-t-il plus aucune peine à la jauger, comme un maquignon, en la faisant tourner et retourner dans uns scène extrêmement cocasse. Tout comme Sganarelle, Charlotte va exprimer la même fascination par la verve donjuanesque et la même confusion d’esprit : « Aussi vrai, Monsieur, dit-elle, je ne sais comment faire quand vous parlez. Ce que vous dites me fait aise et j’aurais toutes les envies du monde de vous croire » p49, pour ajouter un peu plus loin, de plus en plus charmée : « Monsieur ! Je ne sais si vous dites vrai ou non, mais vous faites que l’on vous croit » p50 La rhétorique de fascination agit de la même façon sur M. Dimanche, créancier de Don Juan. Quelque déterminé qu’il paraisse être au début de la scène à se faire rembourser l’argent que lui doit Don Juan, il se retrouvera devant un rhétoriqueur si habile et si espiègle qu’il se fera rabrouer par un débiteur versé dans les arts de l’atermoiement. Et comme s’il ne devait recouvrer ses esprits que quand son enchanteur l’avait désenchanté, M. Dimanche retrouvera ses facultés langagières quand il sera trop tard. La confidence qu’il fait à Sganarelle est révélatrice de son désarroi : « Il est vrai, il me fait tant de civilités et tant de compliments, que je ne saurais jamais lui demander de l’argent », quand, paradoxalement, il ne sent aucune gêne à formuler une demande similaire à Sganarelle, lui aussi son débiteur. Don Louis, le père de Don Juan ne sera pas en reste. A son tour, l’amour paternel aidant, il finira, malgré une démonstration désespérée de tant de remontrances pour un fils impie et maudit, par tomber dans les rets d’une rhétorique fascinante bien tissée par Don Juan. Emerveillé par la métamorphose de son fil, il déclare : « Je ne me souviens plus déjà des déplaisirs que vous m’avez donnés et tout est effacé par les paroles que vous venez de me faire entendre » p107. Dans « les transports du ravissement » où il se retrouve, il ne lui reste plus qu’à se départir de tous les ressentiments qu’il éprouvait pour un fils ingrat en lui ouvrant toutes béantes les portes de la rémission.
Cela étant, la fascination qui est par nature un phénomène à double entente, se manifeste dans la pièce comme un ressort dramatique ambigu. Si la rhétorique donjuanesque de la fascination agit de manière efficace sur les âmes sensibles, elle n’en présente pas moins par ailleurs des limites criardes. Don Juan a beau être un bon parleur, sa rhétorique n’est pas infaillible. Il a beau user de ses vertus avec une Elvire définitivement acquise à la cause divine, rien n’y fait. Elle devient immunisée contre un discours qui affiche dorénavant toute sa superfluité. Maîtresse de ses sentiments, elle n’aura aucune peine à l’éconduire : « Non, vous dis-je, ne perdons point de temps en discours superflu. Laissez-moi vite aller, ne faites aucune instance pour me retenir, et songez seulement à profiter de mon avis » p101. Don Juan essuiera le même échec dans ses tentatives de fascination devant Don Carlos qui, imbu de sa morale chevaleresque, n’a de cesse que ce séducteur répare l’affront qu’il a causé à sa sœur en l’abandonnant de la sorte. Il n’est point impressionné par la soi-disant conversion de Don Juan qui prétend inutilement que le ciel lui interdit ce genre de relation. Don Carlos n’est pas dupe. Sa réaction devant une rhétorique en déperdition est sans équivoque : « Croyez-vous Don Juan nous éblouir (nous fasciner) par ces belles excuses ? » p114. L’inanité de la rhétorique donjuanesque est encore plus manifeste devant un pauvre ermite. Il a beau brandir devant ses yeux éblouis un louis d’or aguichant qu’il était prêt à lui concéder s’il acceptait de blasphémer, il ne réussit qu’à renforcer ses convictions dans sa foi, ne montrant aucune prédisposition à la transgression. Son refus est catégorique : « Non Monsieur, dit-il à Don Jan, j’aime mieux mourir de faim » p73
Don Jan, qui dispose d’une multitude d’atouts lui permettant d ‘exercer ses pouvoirs fascinants sur son entourage, n’est en réalité pas si fascinant qu’il le croit, où s’il parvient parfois à fasciner de manière magistrale, il n’en reste pas moins un personnage facilement fascinable. N’est-ce pas lui qui dit : « La beauté me ravit partout où je la trouve » ? p27. Aussi la fascination n’est-elle jamais à sens unique. Nous ne cherchons à fasciner que ce qui nous fascine. C’est cette ambiguïté qui confère à ce concept tout son intérêt dramatique. Que les sentiments de Don Juan soient véridiques où simulés, il lui arrive aussi d’être victime de la même stratégie qui préside à ses actions. Fasciné par une Elvire à qui le couvent et le ciel donnent un certain empire, il se lance désespérément dans sa reconquête, comme si le ciel et le couvent étaient un concurrent rebelle et résistant qu’il doit à tout prix vaincre, une espèce de modèle au sens girardien du terme, qu’il cherchera, sinon à dépasser, du moins à égaler. S’il se lance à la poursuite de cette jeune fiancée dans la mer, c’est parce qu’il est fasciné par cette singulière intelligence qui l’unit à son fiancé, une espèce de rempart résistant qu’il s’efforce d’enjamber, ne prêtant aucune attention à d’autres considérations... Moins fasciné pour ainsi dire par la femme que par l’invulnérabilité qui la protège, il avoue à Sganarelle : « Enfin, il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne » p27, pour ajouter un peu plus loin : « la tendresse visible de leur mutuelle ardeur me donna de l’émotion ; j’en fus frappé au cœur et mon amour commença par la jalousie » p31 C’est le fascinateur fasciné par ce qui le dépasse, mais aussi par ce mystère qu’il ne peut pénétrer. Faible, il ne le sera pas moins devant ce pauvre ermite qu’il semble pourtant dominer de pied en cap. Même quand il lui donne ce louis d’or en proférant, « va, va, je te le donne pour l’amour de l’humanité » p73, affichant ainsi un mépris ostensible, n’est-il pas en même temps fasciné, même inconsciemment, par cet être qui fait montre d’une profonde harmonie avec ses convictions et une grande maîtrise de soi ? La meilleure illustration du fascinateur fasciné est démontrée dans la situation où se trouve Don Juan avec la statue du commandeur. N’osant refuser l’invitation qu’il lui avait faite pour venir le lendemain souper avec elle, Don Juan relève le défi. C’est un véritable duel entre deux fascinateurs, l’un sûr de son pouvoir surnaturel, l’autre imbue de sa rodomontade qu’il a du mal à dissimuler. Et pour la première fois qu’il répond positivement à la main que lui tend la statue, fasciné ébloui sans doute par son pouvoir mystérieux, il tombe sous les charmes d’une fascination qui lui sera fatale puisqu’elle va l’entraîner dans les méandres de l’enfer.
Comme nous venons de le constater, la fascination est une force qui agit de manière efficace mais éphémère sur des âmes généralement faibles et sensibles. Le fascinateur qui use nécessairement de certains pouvoirs entachés de mystères ne réussit que temporairement à exercer ses effets sur ses victimes. Aussi Don Juan use-t-il de ses dons de fascination pour amener les autres à se plier à sa volonté, ceux-là mêmes qui sont prédisposés à se laisser convaincre par ses charmes fallacieux. C’est pourquoi la fascination reste un concept ambigu : si l’on fascine un être bien particulier, c’est forcément parce que quelque chose en lui nous fascine. Voilà pourquoi il n’y a jamais de fascination à sens unique. En voulant démontrer aux autres qu’il est irrésistible, Don Juan n’agit que pour signifier que sa force a ses limites, que sa rhétorique, aussi puissante soit-elle, finira un jour par se détraquer. Fascinateur, Don Juan ne l’est que tant qu’il révèle moins que ce qu’il cache. Pour peu qu’on pénètre sa mystagogie, on ne peut que s’étonner d’être si misérablement dupe. Désenchanté, on s’écrie « Ah ! Ce n’était que cela ? »
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Messages
1. Dom Juan de Molière, 21 décembre 2005, 20:48, par B.Younes
Monsieur,
je sius hyper content de trouver votre nom parmis la liste des écrivains que je trouve ,personnellement, digne de respect.J’etais parmis vos etudiants ,l’année dernière, dans la matiere de la dissertation et j’ai tant admiré votre style voire votre manière de traiter le théâtre(LE CID de corneille).Honnetement,le théâtre est mon préferable objet d’etude,Molière,beaumarchais et corneille par la suite dés ma lecture de Cid.
Dans l’espoir que ces deux pages seront un pas vers un avenir plein de succes,acceptez monsieur mon profond respect.
B.Younes.
1. Dom Juan de Molière, 28 décembre 2005, 12:08, par Es-sette
Mon cher étudiant,
Je suis flatté par votre réaction à mon article. Cela me fait d’autant pluis plaisir que vous prenez goût à mon écriture, tout en espérant que cela vous stimulera. Aussi aurai-je à mon tour le même plaisir à vous lire. bon courage et à bientôt
2. Dom Juan de Molière, 9 mai 2006, 00:39, par nuida
bonjour je suis une etudiante qui voudrais savoir toute les informations sur don juan c est un homme fasinant et toute a fait charmeurs comme il le pretende mais je voudrais acroitre votre imagination on s auposant a se conteste malheureusement vous n allez pas comprendre tout a fait se message mais pensez y tres bien on approfendissant votre savoir mon cher mais votre ecrit est fascinant je suis tout a fait ebloui
2. Dom Juan de Molière, 4 mai 2006, 03:16, par Eric Polaud
Une maitrise du sujet irréprochable, les mots justes, qui aurait pu paraitre quelque peu "scolaire" si tout cela n’était pas joint par une judicieuse et perspicace observation : besoin d’illusion, de dissimulation qui entraine sa victime jusqu au vertige, l’abandon de soi et qu’elle pense si naivement pouvoir guérir a travers le regard d’autrui et qui s’avère finalement être le sien.Mais dans le fond est ce la ’faiblesse’ qu’il cherche a dissimuler, ou ce besoin (incontrolable ?) de teinte,d’extrême,de saveur dangereuse et de violence parfois ? Se rendre fascinant est le meilleur moyen de controler l’image que l’on reflete aux autres, éviter d’être démasqué. Je pense souvent que cela peut parfois cacher un personnage bien plus interessant,peut etre moins complexe parceque plus spontané, mais sans aucun doute plus difficile a tenir. Notre cher Molière nous aurait il finalement pas livré subtilement son besoin de créer et d’incarner des personnages pour ne jamais se livrer tot !
alement...Quitter son engagement premier qui lui assurait la facilité (Molière a quitté le barreau pour écrire), pour se "jetter" dans l’exploration de soi à travers les autres (ses oeuvres),comme Dom Juan quitte sa premiere maitresse pour se chercher sans cesse dans le regard de ces autres femmes..je pense qu’ il aurait été plus insoutenable pour lui de rester à la hauteur de ce qu il est vraiment et non du personnage dont il abuse. N’est ce pas la peur de décevoir qui le fait fuir sans cesse ?La peur d’être soi et complètement soi ?N’est il pas moins blessant d’être critiqué pour ce que l on joue que ce que l on est ? Lire Dom Juan en pensant prendre une lecon de séduction serait se méprendre..
Je suis ravi de voir que l’on peut encore ecrire sur Dom Juan avec une fraicheur nouvelle, qui apporte a la réflexion, a l’étude, de nouvelles pistes et questions sans qu elles ne se réfèrent peu ou prou a "certain phénomènes" de notre société que l’on appelle "dom Juan" et qui rabaisse Dom Juan a ce que l’on pourrait communément et plus directement appeller "ptit con" :) Merci d’avoir évité la vulgarité de la comparaison, d’avoir redonné du lustre a notre Héro !... voici longtemps que je n’avais pas baillé en lisant un article sur Dom Juan !L’encre peut donc couler tranquille..Et comme dirait Osacrd Wilde "s’il y a bien quelque chose de plus facheux au monde que d etre quelqu’un dont on parle, c est bien d’etre quelqu un dont on ne parle pas", le héro de Molière peut donc dormir en paix :) bien a vous Monsieur
1. Dom Juan de Molière, 9 janvier 2008, 14:26, par Manon .G
tout d’abord, bonjour. je suis une étudiante de terminale et je m’interesse beaucoup à cette œuvre de Molère ; "Dom Juan". Etant moi même admiratrice de l’auteur, j’ai énormément apprécié la piece mais également votre analyse sur se personnage si enigmatique qu’est Dom Juan. Je suis très satisfaite de voir qu’il y’ait encore des gens pour s’interresser ainsi au plaisir de la lecture théâtrale.
Merci pour cette analyse très complète !
Manon .G
3. Dom Juan de Molière, 9 juin 2006, 07:35
Je suis vraiment fiére de vous, fiére de vos écrits. J’espére qu’ils vont se multiplier et connaitre un succés fulgurant.
Asmaa El Jamali
1. Dom Juan de Molière, 9 juin 2006, 21:14
Merci ma chère petite grande nièce, il me fait un grand plaisir que tu aie apprécié mes écrits . En attendant le plaisir de te faire lire autre chose. Tonton
4. Dom Juan de Molière, 10 juin 2006, 08:04, par monsef derraji
Bravo, c’est un article que je considère très intéressant surtout la manière fort allégorique de faire un maillage avec la pièce théâtrale.je me demande aussi combien de nos jours on’ a de Dom Juan....
Je pense que c’est un modèle intéressant à suivre surtout pour les politiciens et les gens du marketing...
Encore une fois merci pour cet article.
5. Dom Juan de Molière, 10 décembre 2006, 12:48
Bonjour,tout dabord, j’apprecie beaucoup votre article car, moi même, j’adore le theatre et j’en pratique.
Je suis allé voir une interpretation de Dom Juan que j’ai particulièrement aimé, et je voulais vous poser une simple question qui est la suivante :
Quelles femmes du personnage principal representent à chacune d’elles les 4 elements naturels sur terre(ex:le feu, l’eau...) ?Qu’est ce que vous en pensez ?
Merci d’avance.
1. Dom Juan de Molière, 25 octobre 2007, 21:40
en quoi cette piece est elle baroque politique et irreguliere
2. Dom Juan de Molière, 9 novembre 2007, 15:56, par chris
est ce que dom juan est de molière à l’origine ?
Voir en ligne : dom juan
3. Dom Juan de Molière, 20 novembre 2007, 14:56
il est espagnol d’origine, son père spirituel est Tirso de Molina
4. Dom Juan de Molière, 21 mai 2009, 03:54, par Louis
Bonjour amis lecteurs,
Poser cette question au sujet de Dom Juan équivaut à demander "pourquoi les Rolling Stones sont-ils considérés comme un groupe rock". La question indique clairement que quelqu’un souffre de paresse chronique, puisque, hé, la réponse est dans le Larousse.
6. Dom Juan de Molière, 21 novembre 2007, 18:05, par Une élève de 1ereL
Vous avez fait une faute de tape =) :
"Don Juan, qui dispose d’une multitude d’atouts lui permettant d ‘exercer ses pouvoirs fascinants sur son entourage, n’est en réalité pas si fascinant qu’il le croit, où s’il parvient parfois à fasciner de manière magistrale, il n’en reste pas moins un personnage facilement fascinable."
1. Dom Juan de Molière, 17 décembre 2007, 21:27
Toutes les œuvres de Molière sont excellente .
2. Dom Juan de Molière, 29 février 2008, 21:23, par jojo
bonjours tout le monde, je voudrai savoir pour quelle raison molière a voulu adapter le mythe et en combien de temps et pour finir pourquoi en si peu de temps ???
3. Dom Juan de Molière, 3 mars 2008, 12:52, par Es-sette Bbouchta
Bonjour,
Pour réondre à votre interrogation, je peux vous dire que le mythe a toujours été un moyen de révéler l’intérieur de l’être humain, je veux dire sa réalité profonde, ses désirs cachés et ses obsessions. Pourquoi Molière a-t-il adapté Dom Juan ? j’imagine qu’il doit penser que dans le fond, chacun de nous cache dans son tréfonds un Don Juan séducteur et hableur, c’est probablement pour cette raison et pour bien d’autres que ce personnage "insolite" continue et continuera à "fasciner" les lecteurs. Bien à vous
7. Dom Juan de Molière, 29 avril 2008, 19:05
Bonjour,
je tenais juste à vous dire que votre lecture de Dom Juan m’a beaucoup intéressé. J’avais plutôt tendance à considérer Dom Juan comme un personnage digne de pitié, pas tant parce qu’il échoue et meure à la fin mais plutôt parce que ses réussites-même sont des aveux de sa défaite, puisqu’il ne sait en jouir. Ma prof de français dit que c’est un personnage en mouvement, en fuite. Je ne suis pas d’accord. Si Dom Juan est en mouvement, à mes yeux, ce serait plutôt une vaine quête d’amour.
Je pense qu’il est jaloux de ceux qui aiment, que ce soit ceux qui aiment Dieu, comme le Pauvre ou Elvire, ou ceux qui aiment une personne, comme la jeune femme qu’il a poursuivi jusqu’au naufrage.
Comme beaucoup de personne aigri, il a besoin de prouver que ce qu’il n’a pas n’existe pas : que les dévots sont des hypocrites, que les femmes peuvent être détournées de leurs voeux premiers, etc.
Ce que je ne comprends pas, à vrai dire, c’est le personnage de Dom Louis. Je ne vois pas comment un père si aimant a pu donner naissance à un être en telle demande d’affection.
Merci, en tous cas, pour votre analyse,
il est toujours intéressant de comprendre plusieurs points de vue.
1. Dom Juan de Molière, 15 juin 2008, 17:14
L’absence de la mère.
2. Dom Juan de Molière, 7 avril 2011, 15:41, par Gilbert
Sganarelle, me semble-t-il, ouvre une piste dès la scène d’exposition : "c’est qu’il est jeune encore".
Hormis l’ironie évidente du propos, il y a sans doute là un fond de vérité : Dom Juan est jeune ; il cherche à "trouver ses marques" dans l’opposition radicale à son père (et à la société). Ce dernier est croyant, il sera impie ; il est aimant, son fils se voudra incapable d’aimer ; le géniteur est moral, le fils sera immoral, etc.
Par ailleurs, son comportement sera de pure provocation : non seulement il se démarque, mais il le montre avec ostentation, parfois même brutalité, et il le justifie.
Enfin, la société du XVIIe s. et surtout la cour sont en perpétuelle représentation. Théâtre dans le théâtre donc. Dom Juan se met en scène en libertin extrême, et en ce sens il lui faut toujours des spectateurs de ses paroles et de ses actes, des témoins, de préférence indignés et critiques. Et là c’est Sganarelle qui assume l’essentiel du rôle et tire, par sa grossièreté de parole et d’esprit et par ses propres excès, la pièce du côté de la comédie.
Enfin, qui est vraiment Dom Juan, sous l’image détestable qu’il veut donner de lui-même ? Cela reste au fond un mystère : on ne psychanalyse pas un personnage de papier.