dimanche 6 novembre 2005 par Yvette Reynaud-Kherlakian
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La reprise musicale des Matinales des écuyers chorégraphiée par Bartabas n’a rien à voir avec un spectacle de cirque. Mis à part deux intermèdes avec écuyère à la robe éclatante, la présence humaine -sobriété des costumes et des attitudes- est au service d’exercices subtilement maîtrisés où l’accord cavalier-cheval est donné à voir comme évidence spirituelle. En effet l’homme et l’animal s’ajustent selon une exigence qui les transfigure : la puissance vitale de l’un et la volonté patiente de l’autre doivent se fondre dans la partition mathématique et lyrique d’un jeu musculaire commun. Aucune trace des concessions réciproques du dressage : le spectacle est une épure de ce que peut être, de ce que devrait être, la relation nature-culture.
La liberté tsigane de Bartabas recrée l’imagerie antique du Centaure : elle efface la pesanteur menaçante de l’animal dans l’homme au profit du tracé sonore et fugace d’un état de grâce qui les exalte.
Versailles juillet 2005
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