lundi 22 mai 2006 par Yvette Reynaud-Kherlakian
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Robert Rauschenberg :
enfin un peintre qui tente de faire voir notre monde dans sa profusion, ses juxtapositions chaotiques, ses mouvances -en évitant la simplesse de l’abstraction et l’engorgement brutal dans l’objet.
Il ne me semble pas juste de dire, comme le fait le papier qui présente l’exposition, que Rauschenberg est un « pont » entre expressionnisme abstrait et Pop Art. Il m’apparaît plutôt qu’il dépasse et le constat d’échec qui se réfugie dans la forme sèche ou la tache colorée et l’acharnement à traquer la vulgarité de la chose - objet ou visage - jusqu’à une problématique assomption. La variété des techniques utilisées donne toujours le sentiment d’un regard attentif, travailleur, qui cherche à délivrer une présence.
Le jeu du Synapsis Shuffle est grave : y a-t-il eu, y aura-t-il quelque jour ce moment où les 52 panneaux seront assemblés selon un ordre interne imprévisible et nécessaire ? Ce jeu symbolise peut-être l’enjeu de la peinture, l’enjeu de l’art : rencontre entre la subjectivité d’un regard et l’universalité d’un dévoilement, entre l’arrangement futile surgi de l’instant et la densité du destin, entre l’occasion réductrice et le pari de la création...
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