mardi 6 juin 2006 par Arlette Gérard
Pour imprimer
Kilomètre 7.
Ce roman s’adresse aux curieux.
Que cache ce titre sous son apparente simplicité ?
Le volume entre les mains, on essaie de se figurer la promesse de voyage qu’il inspire. Kilomètre 7, entre la carte d’état-major, le 7e jour de la Création, la magie des nombres, le langage codé, il y a comme un pressentiment.
Et le récit s’ouvre sur quelques vers d’une facture ancienne qui annoncent le mystère dans lequel on s’enfonce degré par degré et avec précaution, comme dans un sanctuaire ancien.
Pourtant l’histoire de Kilomètre 7 est une histoire d’aujourd’hui, dans le chaos d’un pays en guerre aujourd’hui.
Quel est ce pays ? Chaque fois qu’on croit l’identifier il se dérobe, ce pourrait être l’Irak, l’ex-Yougoslavie ... le lieu sera en définitive celui qui touche à l’histoire du lecteur, pourquoi pas la France occupée, pourquoi pas Jérusalem au début de notre ère ?
Dans l’âpreté de ce pays en guerre - le lecteur ne sera pas épargné par les détails qui font mal - quel sera le fil sensible dont nous suivrons les moindres tensions et les risques de rupture ? Celui de deux êtres que les cultures devraient séparer, et c’est précisément une faille dans la roche, métaphore du fossé interculturel, qui amène au plus profond de nous-mêmes.
Au kilomètre 7 de la zone occupée, une découverte archéologique fait basculer le récit du monde profane au monde sacré. Blessure du monde, faille dans la terre, brèche vers l’intériorité, là où les contraires se rencontrent - on découvre ici toute la portée du poème d’introduction - lieu où tout est possible.
De l’histoire d’amour des personnages de ce roman enflammé à la Geste du Roi et de la Reine, on ne distingue plus le mythe de la réalité.
Le livre refermé, on ne voit plus le monde du même œil. Sous nos pieds peut-être dorment les vestiges d’un monde qu’il nous appartient d’explorer, sous nos pieds, ou peut-être dans les parties les plus secrètes de notre âme.
toute reproduction ne peut se faire sans l'autorisation de l'auteur de la Note ET lien avec Exigence: Littérature
Messages
1. Un non auteur Bérengère Deprez, Ed. Luce Wilquin, 12 juin 2006, 15:00
Madame Deprez est cultivée et déroule les mots sans autre crédit que son érudition.