Editions L’escarbille, 1999, ISBN 2-913399-01-0
jeudi 27 septembre 2007 par Jacky BlandeauPour imprimer
A travers les 123 pages de son roman, Françoise Moreau nous emmène dans la région nantaise, plus précisément dans le nord du département de la Loire-Atlantique, là où débute le canal de Nantes à Brest, long de plus de 360 km. C’est à partir d’un fait historique (l’affectation de 4 bataillons espagnols à la construction de ce cours d’eau entre 1812 et 1814) que l’auteure a construit son récit.
Médecin au grand coeur, François accepte d’exercer son métier dans un petit village de campagne, loin de la haute aristocratie nantaise. A Bourg-sur-Isac, le narrateur doit épouser Pauline, la fille du vieux docteur Garroux, et semble promis à un avenir serein partagé entre patients et famille. Pourtant, à plusieurs reprises, la "vision" de prisonniers espagnols oeuvrant dans la boue et la déchéance va éveiller la curiosité de François. Ce dernier finira par enquêter sur ces étranges apparitions, loin de se douter des révélations qui découleront de sa curiosité.
Poignant, émouvant, bouleversant, ce roman est écrit dans un style qui nous entraîne directement au XIXème siècle. L’utilisation de locutions anciennes, disséminées avec parcimonie tout au long des pages, permet au lecteur de se fondre dans le personnage principal, au point de parfois sombrer avec lui dans la détresse des campagnes de cette époque. Les paysages, ainsi que les personnages sont délicatement dessinés et traduisent parfaitement le contexte tant politique que social de la période 1810-1840. L’histoire fictive racontée par Françoise Moreau n’en ressort que plus captivante et tolère difficilement pour le lecteur un arrêt avant le dernier mot du roman.
Pour ma part, Eau-forte est sans doute un des romans qui m’a le plus marqué émotionnellement. Merci à son auteure.
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