dimanche 30 mars 2008 par Céline Mangin
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Sur les pages de ’Scream Test’ souffle un vent de fraîcheur, instillé par cette alliance d’un thème moderne et de cette plume jeune, dynamique et fluide. La téléréalité est bien sûr la mine d’or d’inspiration de nombreux écrivains depuis son émergence, notamment Amélie Nothomb et son sulfureux ‘Acide sulfurique’. Grégoire Hervier n’a donc rien inventé, n’est en rien un précurseur, plaçant également ce concept en haut de l’affiche, jouant et jonglant avec la caricature, l’extrême, le risible, le pathétique, l’effrayant et le menaçant.
Est dépeinte une tendance bien actuelle, celle d’accéder à la célébrité coûte que coûte, saisir sa “chance”, et ce à l’aide d’un système rôdé. Une tendance ultra-exploitée par les productions télévisées qui y voient un filon inépuisable. L’innovation et l’originalité cultivant l’audience, la question se pose et se repose : alors, quels extrêmes l’usine à stars peut-elle atteindre pour garder son public ?
Or, l’intérêt principal de ’Sream Test’ ne réside pas dans le fait de dérouler un scénario sordide parmi d’autres, réponse potentielle à cette interrogation courante, mais davantage dans la dangereuse caricature faite avec intelligence du monde, notamment médiatique, environnant ces jeunes rêvant de paillettes. Business surfant sur un concept, éloge de la superficialité et de l’apparat, médiateur de voyeurisme et de dangereuses déviances.
Si l’on regrette de croiser des clichés du genre, Grégoire Hervier, à travers entre autres sa culture cinématographique, nous permet de nous projeter agréablement vers les dérives possibles d’une téléréalité envahissante sur le petit écran.
En bref, des ingrédients courants, une recette par trop utilisée mais pourtant encore féconde, car toujours, même plus d’un an après la sortie de ’Scream Test’, d’actualité.
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