mercredi 14 janvier 2009 par Odile de Paillerets
Pour imprimer
Quelle chance de trouver en même temps une biographie d’exception et un bon roman d’aventure dans l’un des prix décernés cette année ! Le Roi de Kahel , prix Renaudot 2008, (éditions du Seuil) est un des jalons de l’œuvre déjà dense de l’écrivain guinéen francophone : Tierné Monémembo. Son histoire véridique de l’explorateur du pays des Peuls, le vicomte de Sanderval, idéaliste et visionnaire, intrépide Don Quichotte et rusé conquérant, nous plonge dans la conquête coloniale de la fin du dix-neuvième siècle, avec ses rêves et ses contradictions.
L’auteur n’est pas tendre pour les princes peuls dont les divisions conduisent leur royaume à la défaite, il ne l’est pas non plus envers l’administration des bureaux parisiens et ses séides français et indigènes ; il éprouve plus d’empathie teintée d’ironie envers son héros, dont il narre les aventures avec une verve éblouissante, dans une langue merveilleusement claire, un français dont on s’étonne presque qu’il puisse être si beau, si précis et si évocateur.
L’amusement qu’on éprouve à cette lecture nous reporte aux Aventures du capitaine Corcoran, aux livres de Jules Verne, à L’homme qui voulut être roi de Kipling, mais au passage, nous découvrons une vision nuancée de la colonisation de l’Afrique, des rapports entre races et civilisations, des pistes pour un avenir commun apaisé, et nous partageons la fascination du « Roi » pour la beauté des terres du Fouta Djallon.
toute reproduction ne peut se faire sans l'autorisation de l'auteur de la Note ET lien avec Exigence: Littérature