vendredi 22 janvier 2010 par Tarrou
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Nous sommes en Flandre dans la première partie du seizième siècle et à Bruges en particulier.
L’époque est plus que troublée par Philippe II, avec Duc d’Albe comme occupant et la Sainte Inquisition pour faire régner la « véritable foi »… De l’autre côté il y a ceux que l’on appelait les Iconoclastes et leurs destructions d’objets de la foi chrétienne.
Zénon est le fils bâtard d’un riche marchand. En grandissant son appétit de savoir ne fait que croître et il décidera de quitter la ville dans le but d’aller apprendre ailleurs le métier dont il rêve : la médecine. De là, nous allons passer à Amsterdam, dans la partie libérée et protestante des Pays-Bas, puis nous arriverons à Münster, ville allemande où le peuple, et bien d’autres, se seraient rassemblés pour faire régner une tout autre « vraie foi ». Ils seront assiégés et vaincus par les armées catholiques et les nantis.
Voilà la peste qui débarque et nous retrouvons Zénon et : « La peste apportait à la vie de tous un élément d’insolente égalité… » écrit Marguerite Yourcenar.
Après encore quelques pérégrinations, Zénon va décider de rentrer à Bruges, persuadé qu’il est que personne ne l’y reconnaîtra plus. Il n’y a pas intérêt car il est sous le coup d’une condamnation religieuse pour des livres qu’il a écrits. Il va faire le trajet dans la voiture du prieur des Cordeliers de Bruges. Une longue discussion s’ensuit et naît une véritable amitié entre les deux hommes malgré le fait que le Cordelier se rend compte à qui il a affaire.
A Bruges, Zénon se fera passer pour un simple médecin et, en effet, passera inaperçu. Cela jusqu’au jour où il va se trouver, involontairement, mêlé à une affaire de mœurs qui touchera de jeunes moines. A vous de découvrir la suite.
Ce qui est merveilleux chez Marguerite Yourcenar c’est son énorme érudition accompagnée d’une écriture d’une pureté et d’une très grande beauté . Cependant il me semble que tout cela serait peu de chose si nous ne pouvions pas y ajouter une très grande intelligence qui donne à son livre une dimension bien plus imposante !
Ici, elle va aborder les plus grandes questions que l’homme se pose bien souvent. Quel est le sens de la vie ?... Y a-t-il un Dieu et si oui, lequel ?... L’homme a-t-il droit au suicide ?... Quels sont les rapports entre les Etats et les religions ? … Pourquoi cette intolérance des hommes et des religions ?
Yourcenar va nous révéler qu’au départ elle avait l’intention d’arrêter son livre à la fin de la peste à Munster. C’est le hasard qui a changé les choses. Revenant d’un voyage à Münster elle est effectivement rentrée à Bruges dans le même compartiment qu’un Evêque avec lequel elle a beaucoup discuté. C’est de cette discussion qu’est née l’idée de faire aussi revenir Zénon dans sa ville. Bien lui en a pris, cela me semble être la meilleure partie du livre !
En le lisant nous sentons que Yourcenar a véritablement vécu de nombreuses années avec Zénon en elle ! Ce livre est véritablement une splendeur !... Nous nous sentons grandis après l’avoir lu.
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