jeudi 18 mars 2010 par Jean-François Ponge
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Le Cherche-Midi, collection Néo, 2009, 423 pp. (traduction Edith Ochs)
Et encore un roman victorien ! La mode en a été lancée par le succès de “La rose pourpre et le lys” de Michel Faber. Un gros livre, bien épais : 423 pages pour celui-ci, c’est déjà mieux que les 1142 pages du roman de Faber, mais c’est encore beaucoup trop par rapport à la matière du roman. Des phrases alambiquées, sans doute pour imiter le style de l’époque(?), et des personnages aux sombres penchants, tout en mensonges et en cachotteries. Résultat : on n’y comprend strictement rien ! Angelica est une charmante fillette de 10 ans, très belle et très intelligente, dont le papa décide un jour qu’elle ne doit plus dormir dans le lit conjugal, qui n’est pas destiné à ça. En gros, voilà la trame de l’histoire. Là-dessus se greffe, comme c’est de rigueur aujourd’hui quand on veut faire un gros bouquin, une vision éclatée de l’histoire, à travers la mère (Constance), le père (Joseph) et une étrange personne (Anne), qui va s’installer “at home” (ça se passe en Angleterre !) sous le prétexte de faire disparaitre les mauvais esprits qui hantent la maison (en fait elle ne pense qu’à rançonnner la crédule Constance). Qui divague, qui dit la vérité ? Bien entendu on ne le saura jamais. Constance est-elle folle lorsqu’elle croit que sa fille subit des sévices de la part des esprits ? Joseph, le vivisecteur de Beagles, a-t-il des attouchements avec sa fille, voire pire, lorsqu’il vient lui parler seul à seule ? Et que pense de tout ça Angelica ? Le lecteur peut tout imaginer et n’a qu’à remplir lui-même les pages manquantes. Franchement, pour lire victorien, mieux vaut se régaler avec “Tess d’Urberville” (Thomas Hardy). C’est en poche en plus...
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