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Les âmes grises - Philippe Claudel

Editions Stock 2003

dimanche 14 mars 2010 par Josy Malet-Praud

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Le Nord-est de la France, un petit village à proximité du front où se massacrent les belligérants de la première guerre mondiale.

C’est par une « affaire » d’infanticide qu’on entre dans ce roman : on retrouve le cadavre d’une fillette en bordure du fleuve. Ce meurtre est donc la pierre angulaire du récit où, sous la forme d’une enquête plus introspective que professionnelle, le narrateur semble finalement partir à la reconquête de sa propre paix intérieure. A travers ses cahiers intimes, il va balayer en cercles plus ou moins concentriques, les événements, les mœurs et les relations qui unissent ou séparent les habitants du village : le procureur, le juge, l’institutrice, les villageois… En découle une peinture bien léchée de la société, des préjugés de classe, des comportements, des lâchetés des uns et des autres. Le tout dans les nuances déclinées d’un gris passant du plus clair au plus obscur.

Le premier tiers du roman suscite l’enthousiasme : Philippe Claudel possède un style riche, installe un décor, maitrise des personnages bien « croqués » et diffuse des ambiances auxquelles on ne peut qu’adhérer.

Mais, alors qu’on se laissait porter par un rythme bien orchestré, l’auteur rompt le charme et s’évade dans des digressions et des flash-back, au risque de laisser le lecteur en bord de route. Les bras ballants, il se retrouve perdu dans les méandres du monologue d’un narrateur perclus de doutes, de culpabilité, de désespoir, et au bout du compte, égaré lui aussi dans les brouillards de sa propre existence. Dommage. De la même façon, si l’on considère que les –images-, les allégories, les périphrases, les métaphores et autres formes rhétoriques participent à la beauté du style, ici, malheureusement, la surabondance aboutit rapidement à l’indigestion.

En résumé, allégé de ses longues errances déroutantes et d’un trop plein « d’exercices de style », ce roman aurait été un véritable trésor. Malheureusement, c’est seulement si le lecteur peut dépasser la torpeur qui le saisit à mi-parcours, qu’il découvrira un ensemble qui fait, malgré tout, un très bon roman.

J’ai donc bien aimé, mais…

Josy Malet-Praud/03-2010



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