vendredi 2 juin 2017 par Jean-François Ponge
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Librairie Générale Française (collection Le Livre de Poche), 2010, 512 pp., traduction de Clément Baude
Les débuts de la psychanalyse, revisités par un Irvin Yalom en pleine forme. Sur un arrière-plan historiquement avéré (les amours de Friedrich Nietzsche et de Lou Andreas Salomé, l’amitié de Josef Breuer et de Sigmund Freud) l’auteur imagine qu’à l’instigation de la belle, Josef Breuer, célèbre médecin viennois de la fin du dix-neuvième siècle, va traiter les migraines et le mal de vivre du grand philosophe allemand, tout en lui faisant croire qu’il a besoin de ses conseils éclairés. Pas facile, lorsqu’on a affaire à la fameuse moustache et au loup solitaire et tourmenté qui se cache derrière et refuse tout traitement. Un jeu de dupes où médecin et patient se renvoient la balle, tout en mettant au point, par tâtonnements successifs, les bases de ce qui deviendra bientôt la thérapie analytique, tout cela sous l’œil attentif d’un Sigmund Freud débutant mais déjà fin connaisseur de l’âme humaine. Comme les autres œuvres romanesques de cet auteur (le délicieux "Mensonges sur le divan"), "Et Nietzsche a pleuré" se lit comme un roman policier, avec ses pistes, vraies ou fausses, son mystère et toujours ce regard aigu et sans concessions sur la pratique analytique et l’influence insidieuse du patient sur son thérapeute. Un régal…
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