mardi 14 novembre 2017 par Abdelali Najah
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François Giveri : interroger la possibilité de représenter le réel sans tomber dans la nostalgie des procédés traditionnels de la peinture.
Sous l’égide de la Direction provinciale de la Culture de Taroudant, l’Artiste peintre François Giveri organise sa nouvelle exposition intitulée « fêtes et liesse » à la galerie Bab Zorgane du 6 au 20 novembre 2017. Le vernissage de « fêtes et liesse » a eu lieu le lundi 6 novembre courant.
Dans cet ensemble d’œuvres, François Giveri interroge la possibilité de représenter le réel sans tomber dans la nostalgie des procédés traditionnels de la peinture, tout en conservant le plaisir et la précision du dessin et de l’expression de la couleur. « Ainsi l’exposition est un ensemble d’images numériques composées de photomontages dont les éléments ont été retravaillés et épurés. Si dans certains tableaux (vingt au total de 146x113 cm) le réel est reproduit tel qu’il est, cependant les couleurs ont pris de l’éclat grâce au traitement numérique. Parfois les formes réelles ont subi l’empreinte des impressions de l’artiste jusqu’au trompe-l’œil pour nous inciter à mieux observer les possibilités offertes par les outils numériques, » nous fait savoir Ahmed El Meslouti, Commissaire de l’exposition.
La vie au quotidien à Taroudant offre à François Giveri des instants fugitifs ou prolongés dans lesquels les juxtapositions formelles et colorées, captées durant ses déplacements à pied ou à bicyclette, enchantent sa sensibilité visuelle tant pour son architecture que pour ses habitants. Ce qu’il a voulu rendre dans sa précédente exposition à la galerie Lichir en 2016 sur le thème « J’aime Taroudant ». Cette fois-ci, il s’agit des évènements festifs et collectifs jalonnant l’année, mettant la population en joie (liesse) et cimentant l’appartenance culturelle : moussems, concerts, Marche Verte...
La Marche Verte est une célébration qui engage la société tout entière et prend la forme à la fois d’un parade bonne enfant et joyeuse, et aussi la forme d’une fière affirmation d’engagements collectifs contemporains et d’enracinements culturels et spirituels ancestraux. C’est une manifestation publique qui exprime une allégresse générale. François Giveri veut en fixer des instantanés et utilise ainsi les images numériques comme notations et croquis, qu’ensuite il compose (formes et couleurs) en se servant des logiciels (photoshop) et des outils informatiques (ordinateur, souris, imprimante) comme il se sert aussi de pinceaux, de peinture et de pigments. Son objectif est de communiquer métaphoriquement l’énergie collective et solidaire dans son mouvement et sa diversité.
D’autre part, la dimension cathartique et mystique des prestations chorégraphiques et musicales des groupes, participant aux célébrations privées et aux moussems, transfigure ses participants ainsi que l’attention du public. L’éblouissement par le foisonnement des couleurs et de la lumière caractérise son travail de peintre.
Si François Giveri utilise les techniques photographiques pour construire chaque œuvre (photomontage, plongée, contre-plongée, mise en abîme), ce n’est point du champ de la photographie qu’il s’agit, mais bien de celui de la peinture libéré des contraintes formelles de la perspective et du rendu de la réalité. Il reste peintre et utilise aussi les outils graphiques d’aujourd’hui pour produire des images qui lui sont personnelles.
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