vendredi 1er février 2019 par penvins
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Quand la littérature de l’ennui n’est plus qu’une littérature ennuyeuse ! Il est difficile de lire ce roman jusqu’au bout tant il se disperse, le personnage principal, pour ne pas dire l’auteur, est tellement accro au sexe que l’on ne distingue pas les unes des autres les femmes dont il parle. Comme s’il s’agissait d’une collection, une sorte de patchwork dont on ne voit pas l’intérêt sinon de remplir des pages pour répondre aux fantasmes de lecteurs béats devant ce reflet d’une modernité à la dérive. Manière de se réconforter, de justifier la nostalgie par l’absence de sens du monde contemporain, le catastrophisme écologique venant en appui de cette idéologie de la décadence.
Trois passages, apparemment hors sujet, donnent cependant à ce roman - en dépit de ce que l’auteur semble vouloir suggérer - un début de signification. Il y a le suicide des parents, un suicide à deux - on devinait facilement à leur position dans le lit qu’ils avaient souhaité se tenir par la main jusqu’au bout - qui souligne par contraste l’exclusion du fils jusque dans leurs morts – J’ignorais qu’on pouvait être enterré à deux dans le même cercueil -, puis l’observation à distance de l’enfant, le désir de le tuer et de prendre sa place auprès de Camille – c’était lui ou moi - qui fait pendant à celle du pédophile et enfin la toute dernière page où le Christ est pris à témoin de l’endurcissement des cœurs.
Et je comprends, aujourd’hui, le point de vue du Christ, son agacement répété devant l’endurcissement des cœurs : ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte.
La décadence c’est donc cela, l’absence d’amour dont souffre le fils et Houellebecq qui ne cesse de faire appel à la perspicacité du lecteur, d’un lecteur attentif, implore-t-il, Houellebecq qui souhaiterait tant qu’on le comprenne, que le Fils du Père soit entendu dans sa demande d’amour, Houellebecq qui sans doute culpabilise de n’avoir pas lui-même su donner cet amour dont il a été privé, sinon dans des relations purement sexuelles. Houellebecq le mal aimé qui ne cesse de se comporter en sale gamin aussi bien dans ses personnages que dans son discours outrageusement provocateur. Houellebecq qui rêve encore du triangle parfait : Je me rallongeai, jetai un regard sur la chambre : elle formait un triangle équilatéral parfait […]
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