vendredi 27 septembre 2019 par Meleze
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Gallimard Paris 2003
Ce livre intéressera tous ceux qui aiment que leurs écrivains préférés leur parlent de la mort. C’est un sujet sur lequel notre société française et européenne est particulièrement hypocrite. Nous avons besoin d’un décryptage et de clarté pour aimer ce passage de la vie à la mort.
Michel Schneider est un psychanalyste. C’est aussi un des piliers des émissions de France Culture. La psychanalyse, science ou technique, que Michel Rayon a essayé de rayer de l’histoire, donne pourtant à celui qui la travaille une liberté langagière remarquable. L’école lacanienne à l’art de déboucher sur des formules remarquables, telle que "lire la vie à mort ouverte".
De ces mots Michel Schneider fait un critère de classement. Il oppose ceux qui écrivent pour se masquer indéfiniment la vérité de leur fin, a ceux qui à l’opposé l’imaginent. Il dévalue des auteurs français tel que Sartre ou Proust au profit d’autres écrivains phares, tels que Montaigne, Pascal, ou Chateaubriand. Il vous étonnera par la grâce stylistique avec lequel il retourne le célèbre titre "les mémoires d’outre tombe" dans une forme inconsciente qui serait "les mémoires d’outre vie". Chateaubriand fournit beaucoup de matériel au psychanalyste en imaginant sa mort.
Puis Schneider quitte la France pour se focaliser sur un groupe de 5 écrivains de langue allemande : Rilke, Freud, Zweig Benjamin et Broch que nous avions nous-même beaucoup aimé au point de faire le commentaire de la mort de virgile sur ce site même. Puis avec Zweig il introduit une autre nuance qu’il nous a paru important à relever.
En effet au fur et à mesure de son développement sur l’imaginaire de Zweig, Schneider nous fait découvrir que le célèbre réfugié autrichien n’est pas parti tout de suite pour le Brésil, mais seulement en 1940 après avoir passé plusieurs années à Londres ou il avait rejoint son célèbre contemporain Sigmund Freud, mort en 1938, dont il s’était fait à la fois le nécrologue (éloge du mort) et le biographe. Pourquoi est-ce important ? Parce que c’est une grosse erreur.
Michel Schneider ne va pas tout à fait au bout de son propos. Il écrit :"Zweig quitte le monde avec une minutie sans pareil. Les lettres d’adieux étaient affranchies, les crayons sur le bureau taillés". Il pense comme la plupart des lecteurs de Stephan Zweig qu’il est "minutieux" d’englober la Grande Bretagne et le nazisme dans la même focale de l’Européen partant en exil en Amérique Latine, alors que la Grande Bretagne n’est jamais devenue nazie et qu’aujourd’hui elle entend se séparer de l’union européenne.
Mélèze
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