mardi 6 mars 2012 par Jean-François Ponge
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Mercure de France, 2011, 221 pp.
Amer, cruel, cynique, désabusé ! Les qualificatifs ne manquent pas, pour caractériser le dernier opus de ce magistral écrivain francophone qu’est Jean-Philippe Dalembert. Ecrit au lendemain de la catastrophe qui a plongé son île natale (Haïti) dans le deuil et la désolation, « Noires blessures » décrit un monde sans pitié, où un bon petit soldat des organisations humanitaires (les fameuses ONG) s’avère un dangereux psychopathe, dont la conduite est dictée par des penchants bien éloignés de la cause qu’il est censé défendre. Qu’il s’agisse de l’adoption comme des relations hommes-femmes ou bien de maître à domestique, les apparences sont sauves, au nom du sacro-saint droit d’ingérence, cachant l’existence de relations entièrement basées sur le profit et la recherche du pouvoir, du côté des blancs expatriés, ou sur le simple besoin de survie du côté des populations « aidées ». Rassurez-vous, braves gens, personne n’est épargné, ce n’est pas, surtout pas « La case de l’oncle Tom », ni même « La couleur des sentiments » et noirs et blancs en prennent chacun pour leur grade. D’une construction complexe mais néanmoins très facile à suivre pour un lecteur d’aujourd’hui ce roman noir, au sens propre comme au sens figuré du terme, explore et dénonce le passage trop aisé du Bien au Mal. Un cri !
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