mardi 11 octobre 2022 par Jean-François Ponge
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Gallimard (collection Folio policier), 2001, 304 pp.
Le troisième volet de la "trilogie marseillaise" de Jean-Claude Izzo est le plus sombre, le plus pessimiste aussi sur le sort de l’humanité, au crépuscule du siècle passé. La mafia, ou faudrait-il plutôt dire aujourd’hui "les" mafias, tant l’esprit mafieux s’est emparé de la politique et de l’économie mondiale, est au cœur du récit. Babette, une amie (ou un peu plus que ça) de Fabio Montale, a mené une enquête approfondie sur les liens entre mafia et finance internationale, tissés au travers de l’évasion fiscale, du blanchiment de l’argent sale et de multiples opérations aussi juteuses qu’occultes, avec des complicités au sein même de l’appareil d’état. L’enjeu est de taille et la mafia, avec ses grandes oreilles, a vite fait d’être tenue au courant de ces investigations. Fabio va tout faire pour protéger Babette et la mettre à l’abri, mais il va accumuler les imprudences en croyant faire le bien, et va mettre en grand danger la plupart de ses amis. Un polar haletant, dont on ne parvient pas à se détacher et qui vous poursuit bien au-delà de la dernière page. Jean-Claude Izzo a lâché là ses dernières munitions, avant l’inoubliable "Soleil des mourants", ode à la misère, qui clôturera sa trop courte carrière littéraire.
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