lundi 6 février 2023 par Jean-François Ponge
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Flammarion (collection GF), 2015, 187 pp., traduction de Juliette Bertrand
Quelque part en Sicile, dans les années 1950. Un homme en costume sombre est abattu de deux coups de fusil alors qu’il s’apprêtait à monter dans un car plein de voyageurs, juste à côté de l’étal d’un marchand de beignets. De nombreux témoins, donc. Hélas, lorsque les carabiniers arrivent, le car s’est vidé comme par enchantement de ses voyageurs, le receveur n’a rien vu et le marchand de beignets n’a même pas entendu de coups de feu. Ambiance typiquement sicilienne, en ces temps où la mafia renaissait de ses cendres pour imposer sa loi après la défaite du fascisme. Dans un style condensé mais d’une précision diabolique, Leonardo Sciascia décrit par le menu le processus par lequel le capitaine en charge de l’enquête, à force de ruse et une bonne dose de ténacité, va parvenir à reconstituer le fil des événements et établir la liste des coupables, au grand dam de sa hiérarchie. Un roman magistral, remarquablement traduit, qui utilise la force d’une intrigue policière au profit d’une dénonciation de la corruption et de la terreur dans laquelle n’a cessé de vivre le peuple sicilien.
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