jeudi 5 avril 2012 par Jean-François Ponge
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Gallimard (collection Du monde entier), 2010, 411 pp., traduction de Serge Chauvin
Liberty Fish, le digne rejeton d’un couple, que l’on qualifierait aujourd’hui de militants anti-racistes, se rend, à l’occasion de la Guerre de Sécession où il s’est enrôlé sous la bannière de l’Union, chez ses grands-parents maternels, un couple de sudistes farouchement attachés à l’esclavage. Sur cette trame, propice à la confrontation de deux conceptions radicalement opposées de la liberté individuelle, Stephen Wright a bâti un étrange et fascinant roman qui nous plonge dans les méandres du racisme ordinaire, vécu, une fois n’est pas coutume, du côté des « blancs ». L’ambiguité est cependant de mise car les uns comme les autres semblent avoir la plus totale méconnaissance de ce que souhaiteraient les « noirs » qui sont finalement, et bien malgré eux, au centre de leur vie. De nombreux personnages émaillent cette épopée, très spéciale tant par les thèmes abordés que par le style narratif (admirablement rendu par la traduction), qui nous emmène jusqu’aux confins de la folie humaine...
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