jeudi 10 octobre 2024 par penvins
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Partir c’est quitter Alep détruit par la guerre, c’est aussi s’éloigner de l’Europe : méfiez vous de l’Europe, elle ne veut pas de vous, elle bafoue les valeurs qui l’ont fondée. Le Rojava pourrait être un territoire où rester s’il n’était entouré de pays hostiles. Territoire autonome, ce Kurdistan syrien n’est qu’en apparence un lieu de paix. Amoureuse de Kwala l’héroïne du roman comprend de suite que les Kurdes du Rojava pour garder leur liberté de territoire autonome laïque et féministe doivent apprendre à manier les armes. Et pour elle c’est Inimaginable, il faut partir vers un monde débarrassé de la guerre cette violence organisée : aucune cause n’est assez juste pour en crever. Le roman de Valerie Baud est un plaidoyer pour la vie, il s’inscrit en faux contre les valeurs du monde occidental, ces valeurs que l’Europe met au-dessus de tout mais dont elle ne tient aucun compte. À la différence de Fadi la narratrice n’envisage pas de rester dans un Moyen-Orient belliciste. Il lui faut inventer un autre monde, ce monde semble exister c’est le Rojava, mais il n’est pas question de prendre les armes pour le défendre. La quête se poursuit qui ne pourra aboutir que dans un pays qui a fait disparaître la mention de mari et femme du Code civil parce que, avance Fadi, pour sortir du patriarcat, il faut se libérer de la binarité masculin-féminin.
Partir, ancré dans le réel, ce roman tente de montrer le chemin vers une autre humanité débarrassée du patriarcat et des guerres qu’il engendre. Une traversée à la manière d’un Road-movie depuis le Moyen-Orient jusqu’à un ailleurs en devenir.
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