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Une petite plume sur le sable des jours et des nuits - Martine Colledani

Recueil de poèmes paru aux Editions de Bonne Heure

mardi 21 janvier 2025 par Françoise Urban-Menninger

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"Ne jamais sortir avec les poches sans poésie", voilà le conseil donné par les Editions de
Bonne Heure qui publient dans un même élan six poètes dans la collection "Balades en poésie". Et c’est bien une balade que nous offre Martine Colledani car l’autrice avoue écrire au gré de sa plume et de "ses errances".

Si Sylvia Plath perçoit l’infini dans un grain de sable, Martine Colledani nous apprend que "la vie est sable mouvant, pleins de moments éblouissants ou émouvants" qu’elle nous restitue au fil des pages de ce petit livre qui tient dans la paume d’une main.
"Et je lis dans ta main/ remplie de mes épines/ un alibi possible/ à la douceur des jours".
Bien évidemment la poésie a toujours partie liée avec la fuite du temps "vois comme le temps/ s’écoule/ en douces-années lumière" et la poète d’ajouter ces vers luminescents "...tu ne soupçonnais guère/ pouvoir créer ta propre lumière/ avec quelques mots/ seulement". Et c’est là peut-être, l’une des plus belles définitions que l’on pourrait proposer de la poésie lorsque l’on tente d’appréhender le rôle du poète. Apollinaire ne nous invitait-il pas à "rallumer les étoiles" ? Voilà à quoi s’essaie Martine Colledani qui nimbe de lumière ce recueil au diapason de la musique du monde qu’elle nous donne à entendre tel "...le murmure silencieux/ émanant de la terre".
Martine Colledani possède l’art de dire l’essentiel en peu de mots jusqu’à appréhender le non-dit "Un mot tombera peut-être qui ne sera pas dit". Or paradoxalement, tout est dit dans "le blanc du silence" de ce recueil si épuré qu’il en devient une source limpide d’où jaillissent des évidences propres au recueillement.
L’autrice va jusqu’à se fondre dans le corps du texte lorsqu’elle nous confie "je veux écrire un poème d’arbres", puis d’avouer avec humilité "je n’ai peut-être pas/ assez de vocabulaire/ pour traverser cette forêt/ qui me sait sans armes"... Si la poète aborde sa finitude avec sérénité, c’est parce qu’elle connaît son impermanence et s’incline devant l’infini, "l’impalpable" dans lequel, précise-t-elle "...je suis d’humeur/ à me dissoudre", elle écrit "Je suis dans la part flottante/ des choses", avant de nous offrir ces vers lucides et éclairants "Il n’ y a pas de mots pour l’issue du voyage", "C’est l’heure du bout du monde/ L’ailleurs et le nulle part/ ne sont que des miroirs/ La neige et la source/ ont fait leur oeuvre de conciliation/J’ai bu dans leurs mains blanches/ tout ce qui ne pouvait pas être dit".

Françoise Urban-Menninger

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