mardi 4 février 2025 par Jean-François Ponge
Pour imprimer
Gallimard (collection Folio), 1972, 255 pp.
Ne vous attendez pas à des aventures souterraines sous le fameux palais des papes, mais ne soyez pas déçu(e) car des aventures, il y en a, et pas piquées des vers. En fait de cave, il s’agit plutôt du terme argotique désignant péjorativement une personne que l’on peut duper facilement. Car il s’agit ici d’une pochade, fortement teintée d’anticléricalisme, dont les héros sont deux copains habiles à se remplir les poches en jouant sur la crédulité des gens, et particulièrement les gens "de la religion". L’un va se trouver hériter du richissime comte de Baraglioul (sic !), dont il découvre qu’il est le fils "naturel", l’autre va continuer à escroquer les "caves", du Vatican et d’ailleurs, en montant avec quelques complices une vaste supercherie destinée à rassembler la rançon du pape Léon le treizième. Dans une langue fleurie à l’extrême, multipliant les tournures alambiquées, le récit alterne entre les différents personnages, offrant un contraste saisissant entre l’archaïsme (voulu) du langage et la modernité de la structure. André Gide s’est sans doute fortement amusé en concevant "Les caves du Vatican", un roman étrange où il y a mille choses à découvrir, et où il en reste encore mille autres que l’on gardera pour la prochaine lecture…
toute reproduction ne peut se faire sans l'autorisation de l'auteur de la Note ET lien avec Exigence: Littérature