Bénédicte Heim
Muriel Klein-Zolty
Christine Angot
Philippe Forest
Philippe Forest
Paolo Bellomo
Didier Ayres
Emilie Devèse
Jcques Wallet
Gabrielle Colette

24 ans !

Accueil > LITTERATURE > mont des Ourses - Emilie Devèze

mont des Ourses - Emilie Devèze
samedi 15 février 2025 par penvins

Pour imprimer


Soyez en sûrs ce roman va vous poursuivre très longtemps. Hazel [Noisette] adolescente et son père Jean-Code [gendarme de son état] à la faveur d’une mutation, emménagent dans un village que faute de mieux on appelle « Ici ». Il aurait autrefois porté le nom de « Cul-de-Sac ». C’est dire à quel point il n’y a d’issue pour les 184 habitants, tous cousins, qui eux aussi ne sont nommés que par leurs fonctions : cousin- passeur, cousin-curé, cousins-Berger…
Ici on est entre soi : A Ici on avait ses mœurs, ses codes, ses procédures et un mode taiseux avec les extérieurs.
Et bien sûr si la montagne semble contrariée ce ne peut être que l’étranger le responsable.
Jean-code est non seulement un gendarme qui model[e] [sa fille] casanière et domestique, docile, polie et absurde - mais aussi un père : son grade et sa paternité étaient ses seuls pouvoirs sur la vie, il y tenait comme à ses prunelles.

La force de ce texte est dans la tension ressentie entre ce père et cette gamine.
Hazel s’adressait peu à son père. En quatorze années d’existence, elle n’avait pas acquis la latitude d’exprimer beaucoup plus qu’amen et merci.
Il faudra la mise à l’épreuve d’Ursula – la vieille, voire même la vioque - pour qu’Hazel représente enfin l’espoir que soit repris le flambeau.
Ursula, la vieille ourse, sera celle qui lui ouvrira le chemin du mont des Ourses, lui donnera l’occasion de désobéir en sauvant de la noyade une portée de chatons, elle se le dira elle-même en son for intérieur : j‘ai l’espoir de passer le flambeau.

Pour s’émanciper Hazel devra gravir le mont des Ourses. ne dit-on pas « avoir ses ourses ». Elle brave l’interdit du père : Il tourna la clef de l’appartement « tu ne passeras plus le seuil ».

Emilie Devèze invente une petite fille silencieuse, apparemment docile mais qui devient adulte et s’émancipe d’une relation ambiguë avec son père. Cette petite Hazel, Jean-Code voudrait bien en faire une enfant casanière et l’on peut penser qu’il voit d’un mauvais œil le désir d’émancipation de celle qui avait tué sa mère en naissant.
Ce roman absolument rétif au réalisme mérite d’être lu et relu, chaque lecture ouvrant les portes d’une nouvelle perception d’une langue dense aussi bien dans la richesse de son vocabulaire que dans celle de ses métaphores. Un texte plein d’humour qui ne se laisse apprivoiser que partiellement et lentement.

A lire et relire !



Livres du même auteur
et autres lectures...

Copyright e-litterature.net
toute reproduction ne peut se faire sans l'autorisation de l'auteur de la Note ET lien avec Exigence: Littérature

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.


©e-litterature.net - ACCUEIL