Il était une fois deux êtres que tout opposait et qui n’auraient jamais dû se rencontrer, alors qu’ils se croisaient pourtant tous les jours. Au sein de l’entreprise, on sait que les hiérarchies ont la vie dure, en France tout au moins. Nathalie, cadre chez IKEA (autant la nommer puisque tout le monde aura deviné), ne se remet pas de la mort de François, son mari, mort brutalement alors qu’ils venaient juste d’envisager d’avoir un enfant. Markus, lui, employé subalterne au sein du groupe que va diriger Nathalie, a quitté sa Suède natale dont il ne supportait plus l’ambiance morose. Renfermé, et pourtant doté d’un humour ravageur qui ne demanderait qu’à s’exprimer s’il parvenait enfin à vaincre sa timidité, s’est pourtant entiché de cette belle jeune femme au regard triste. Cette tristesse l’émeut mais il n’ose pas l’aborder autrement qu’avec un dossier sous le bras, le fameux dossier 114 dont on ne saura jamais le contenu. Celles et ceux qui ont vu le film éponyme (admirablement interprété par Audrey Tautou et François Damiens) savent le fin mot de l’histoire, mais on peut se laisser surprendre par la façon font l’écrivain a su trouver le ton juste pour nous conter cette romance d’aujourd’hui. Avec cet humour décalé derrière lequel il cache une profonde sensibilité, David Foenkinos nous emmène explorer les ressorts les plus intimes de l’amour, ou plutôt de la naissance de l’amour, dans une société où il est de plus en plus coutumier de cacher ses sentiments, qu’ils soient bons ou mauvais, pour sauvegarder à tout prix les apparences…