vendredi 24 octobre 2025 par Jean-François Ponge
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Pocket, 2019, 663 pp., traduction de Géraldine d’Amico
Dans ce roman, destiné à un très large public bien qu’il soit l’aboutissement de longues recherches, Martha Hall Kelly s’est attachée à nous décrire le destin de trois femmes, plongées dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. Caroline Ferriday, l’américaine francophile, a voué sa jeunesse à améliorer la condition des orphelins français, en profitant de sa place au sein de la bonne société pour récolter les dons nécessaires à l’envoi de produits de première nécessité. Une sorte de "dame patronnesse" à l’américaine mais aux idées bien arrêtées et sachant braver avec courage les interdits et franchir les obstacles. De l’autre côté de l’Atlantique, dans une Europe saccagée par la déferlante nazie, Kasia Kusmerick, qui s’est mise au service de la résistance polonaise, va être emprisonnée avec sa mère et sa sœur aînée dans le camp de concentration de Ravensbrück, où les médecins pratiquent sur les prisonnières, dont la mort est à l’avance programmée, des expériences "in vivo" dans un déni complet du serment d’Hippocrate. Parmi ces médecins du camp, une femme, Herta Oberheuser, fière d’avoir acquis son titre de médecin dans un univers sous contrôle où la femme n’est bonne qu’à enfanter, va participer délibérément à ces expériences, persuadée ainsi de servir son pays. La fin de la guerre et la libération des camps vont rebattre les cartes. L’intrigue est bien menée, débordant la vérité historique issue des témoignages recueillis patiemment auprès des survivantes et de la consultation des archives de la guerre, en introduisant une large part de romanesque qui rend le récit attrayant de la première à la dernière page. Une œuvre originale, qui ne laissera personne indifférent…
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