mercredi 29 octobre 2025 par Calciolari
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Lattès, 2024, Le Livre de Poche, 2025
Voici une annotation autour de cette thrène intellectuelle et littéraire de Nina Bouraoui pour son père. C’est l’écriture de l’expérience dans son enregistrement. Elle ne triche pas. Pourquoi le dire ? Parce que presque tout le monde triche en matière de deuil et de la question du père. Et pas seulement pour régler ses comptes en famille ou dans l’espoir de choquer et d’empocher la prime. Ce n’est pas facile non plus de témoigner et de se tenir à la direction de la vie. Il y a le risque de se briser et c’est pour cela qu’en tant qu’écrivaine le recours à l’écriture va se frayer le chemin.
Le son de l’arithmétique et du rythme du texte indique que le père est écrit de façon indélébile dans l’onde de la vie de Nina Bouraoui. Ce n’est pas elle qui le dit, et c’est bien elle qui l’écrit : « ceux qui partent, restent, à leur façon, à notre façon, leur lumière nous encercle ».
Elle a écrit donc Grand seigneur et rien n’était déjà joué à l’avance. Le petit grand livre commence par : « Mon père est entré en soins palliatifs … ». Ici le père n’est pas mort, il est dans la parole, il est dans sa vie. C’est la narration de comment les choses s’écrivent même avec le décès annoncé par la maladie. Il est question du mythe du père et de comment ce mythe continue sa narration dans l’écriture de sa fille. Ce n’est pas de réussir dans la mort à la mort, c’est-à-dire de boucler la question de vie.
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