mardi 8 mai 2012 par Jean-François Ponge
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10-18, collection Domaine étranger, 2008, 229 pp., traduction de Théodore Morita et Hélène Morita
Beaucoup d’événements vont se dérouler au cours de cette nuit tokyoïte pas comme les autres. Des rencontres, comme celle de Mari, jeune fille esseulée qui se croit laide et ne l’est pas, avec Takahashi, un jeune un peu paumé, habitué de la nuit et entiché de jazz. Il va lui parler de sa sœur Eri, la très belle Eri, dont il est vaguement amoureux mais qu’il n’ose pas aborder. Attablée au "Denny’s" où elle attend la fin de cette nuit interminable, Mari va également rencontrer Kaoru, la tenancière du "Love Hôtel", où une jeune chinoise s’est fait salement tabasser par un client (il s’agit d’un hôtel de "rencontres", comme on a pu s’en douter). Une quête du coupable va avoir lieu, qui déclenchera une cascade d’événements tous aussi intattendus les uns que les autres. En parallèle, Eri dort et pendant son sommeil se passent d’étranges choses dans d’aussi étranges lucarnes, l’écran de télévision servant à une traversée du miroir que n’aurait pas dédaignée Jean Cocteau. Bourré de références musicales, cinématographiques, littéraires, ce roman étrange se dévore d’un bout à l’autre, le plaisir de la lecture étant décuplé par les souvenirs qui resurgissent à chaque coin de page. Malgré l’étrangeté du récit, on vit pleinement avec les personnages, dont le mal de vivre et l’incommunicabilité, ce mal chronique des japonais, se transforment en un puissant ressort narratif.
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