samedi 14 juillet 2012 par Jean-François Ponge
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Payot et Rivages, collection Rivages noir, 2005, 463 pp. (traduction de Sophie Bajard)
Un thriller haletant, mettant en scène des personnages historiquement connus : Orson Welles, bien sûr, le héros de l’histoire, mais également Palmiro Togliatti, le secrétaire général du parti communiste italien à l’époque glorieuse des années d’après-guerre, Lucky Luciano, le fameux « parrain », et bien d’autres encore. Oscillant entre roman policier et roman d’espionnage, nous voilà propulsés dans l’Italie d’après le fascisme, à l’heure où le pays s’apprête à basculer vers le communisme par la voie des urnes. CIA et Vatican, alliés pour l’occasion aux groupuscules d’extrême-droite, vont tout mettre en œuvre pour faire virer le vent de l’histoire. Tel est du moins le point de vue de l’auteur, mais que l’on y croie ou pas, on se laisse facilement emporter par le souffle de la narration. Orson Welles est venu en Italie pour tourner un film dans lequel il incarne le personnage de Cagliostro. Le meurtre d’un acteur de la troupe va le lancer, en compagnie de Tommaso Moravia, un privé qui n’a pas peur des coups, sur la piste d’une sombre machination qui va l’amener à fréquenter des personnages peu fréquentables et déclenchera une suite de meurtres inexpliqués. Tout s’explique au final, après bien des vicissitudes, mais notre héros va rapidement être dépassé par des intérêts politiques et financiers qui lui passent bien au-dessus de la tête. Au passage, les travers bien connus de l’auteur de « Mr Arkadin » sont égratignés : son ego surdimensionné, son addiction aux amphétamines (pour perdre du poids), son obsession des femmes, et surtout sa... crédulité ! Une réussite du genre...
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