jeudi 18 avril 2013 par Abdelali Najah
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Fabienne kanor poursuit sans relâche et avec un acharnement incessant, sa requête pour une mémoire encrée dans le fin fond des savanes désertiques de sa terre natale, une mémoire tatouée par une histoire mi-réelle et mi-fictionnelle où le mot d’ordre prédominant est le désenchaînement d’un fardeau pesant et plein d’amertume à savoir le corps esclavagé de par sa couleur comme péché originel, et qui a emmenée ses ancêtres à être déportés et expatriés, voire déracinés et désenclavés dans un monde au milieu de nulle part. Cette question anthologique prédomine l’écriture chez Kanor qui essaie en vain de chercher une écriture plurielle rêvant de son corps en mots pourpres, mais son monde clos et enchainé acclame toujours un « en-vie » d’envol dans les ténèbres des cieux grisâtres et brumeux dont les dieux d’antan sont ensorcelés par le chant fabuleux d’une sirène égarée, et un désir incessant d’embraser une gamme insolite dont les tons vibrent aux rythmes d’une momie dépouillé au bonheur d’un bûcher.
Pour ce faire, Kanor conte d’une voix sereine et hantée de mille et une histoire, le cheminement fructueux et les rouages laborieux d’une fiction fragmentée et issue d’une terre aride, poussiéreuse et dont les tons sonnent les blessures d’une couleur propre. Des mots aigus et des verbes accentués coexistent à merveille dans une symphonie composée au féminin, mais la parole reste toujours figée sur un horizon bleuâtre où des hirondelles chantent le plat pays et des chardons pointillent de toutes les couleurs les murailles ocres d’une Cité abandonnée dans le seuil de l’oubli.
Jacques Derrida disait qu’encore maintenant, et plus que jamais, plus désespérément que jamais, il rêve d’une écriture qui ne serait ni philosophie ni littérature, pas même contaminée par l’une ou l’autre, tout en gardant, il n’a aucun désir d’y renoncer, la mémoire de la littérature et de la philosophie.
Originaire de Martinique, Fabienne kanor grandit en France métropolitaine. Installée à Paris, elle y exerce son métier de journaliste. Mais, elle décide de tout quitter pour s’établir à Saint-Louis au Sénégal. Retrouvant ses racines africaines, elle se lance dans l’écriture (D’eaux douces, 2004).
De retour à Paris, elle retrouve sa sœur, Véronique, avec laquelle elle réalise La Noiraude, trois courts-métrages qui relatent les interrogations et la quête identitaire de Marlène.
En 2007, elle publie Humus, lauréat du Prix RFO et Les chiens ne font pas des chats (2008).
Cursus universitaire
DESS de Communication écrite option Sémiologie et Edition - Paris
DEA de Littératures comparées - Paris
Maîtrise de Lettres modernes - Tours
Licence de sociolinguistique - Tours
Licence de Lettres modernes - Orléans
DEUG de Lettres modernes - Orléans
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