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Hors Je - Albert Strickler

Poursuite du Journal de l’auteur au quotidien durant l’année 2011

mercredi 24 avril 2013 par Françoise Urban-Menninger

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La sortie d’un nouveau volume du Journal du poète Albert Strickler est toujours un événement réjouissant ! Ses lecteurs en attendent la parution avec une certaine gourmandise littéraire et "Hors Je", dernier paru en date, ne peut que les combler !

Le titre "Hors Je" donne d’emblée le ton à ce Journal pas tout à fait comme les autres car notre auteur se défend d’utiliser le pronom personnel "Je" tout au long des 483 pages de l’ouvrage. Et pourtant, c’est bien de ses journées passées au Tourneciel, sa maison sur les hauteurs de Sélestat, de ses rencontres avec des écrivains à la librairie Kléber à Strasbourg, de ses notes de lectures, de ses voyages ou de ses escapades à Paris et pour l’essentiel de son écriture au jour le jour dont l’auteur nous entretient...

Gilles Deleuze en analysant la célèbre phrase d’Arthur Rimbaud "Je est un autre" nous expliquait fort bien "le rapport intérieur du je au moi" pourtant "séparés"... Mais ajoutait-il "ce qui sépare le moi et le je n’est autre que le fil du temps". Et Albert Strickler d’abonder dans le même sens que Gilles Deleuze en nous donnant la clé de son écriture au quotidien qui n’a rien à voir avec des "saignées d’encre" mais qui renvoie "à une simple façon d’épouser le temps, de faire cours avec lui et de consentir à son exil dans la fidélité même à la source".

Et c’est ce rapport au temps qui donne le rythme à ces journées ponctuées par l’écoute des Sonates de Beethoven, la lecture des Carnets d’ Haldas, les dialogues avec ses proches, sa mère, sa compagne, ses enfants, ses amis ou tout simplement la symbiose avec cette nature qui l’entoure et qu’il affectionne quand il semble lier le geste et l’écriture d’un seul tenant "en fauchant la campanule".

Tous ces bonheurs simples que l’écrivainl se plaît à qualifier de "petits riens somptueux" donnent à ce Journal le goût d’une fête toujours renouvelée et même si le temps "se grignote lui-même", il reste au lecteur la sensation d’un plaisir partagé, voire d’une émotion retrouvée...
Albert Strickler nous accompagne dans un voyage immobile et intérieur dans lequel nous appréhendons avec lui les petits et grands moments qui le font tenir. Et pourtant dans cette vie que nous traversons avec l’auteur, son amertume parfois nous interpelle jusque dans nos propres interrogations : "vif découragement hier soir dû au sentiment d’avoir une fois de plus trahi l’écriture...".

Mais Nietzsche nous le spécifiait déjà "il y a en l’homme autant de consciences que de forces plurielles" et c’est bien encore dans le rapport entre le moi et le je que réside tout l’enjeu de cette écriture qui défie le temps tout en côtoyant la mort qui plane dans les méplats de l’ombre. Cependant le merveilleux n’a de cesse de l’emporter et de nous enchanter car c’est véritablement l’écriture du poète qui nous ravit et qui nous porte tout au long de ce livre précieux. Ainsi la dernière page refermée, il nous en reste des images qui telle "la lumière qui hésite entre le cidre et le miel... " diffusent en nous des parfums, des couleurs, des musiques qui trouvent leur écho dans notre moi le plus profond.

Françoise Urban-Menninger



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