lundi 28 octobre 2013 par Jean-François Ponge
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Presses de la Cité, 2000, 528 pp. (traduction de Jean-Charles Provost)
Dans ce roman à connotations scientifiques et historiques, richement documenté, l’auteur nous entraîne dans l’Angleterre du milieu du dix-neuvième siècle. Les épidémies de choléra se succèdent, donnant lieu à des mesures de protection toutes aussi inefficaces les unes que les autres. Les processus de propagation et les vecteurs des maladies infectieuses n’étaient pas encore connus, et la pauvreté était considérée comme le principal facteur de développement de la maladie. Un jeune médecin, John Leggate, a décidé d’appliquer une méthode scientifique, que l’on qualifierait aujourd’hui d’épidémiologique, à la recherche des causes de la maladie. Sa rencontre avec Marian Brooks, dont il va partager l’amour puis la vie, va le confronter avec un esprit égal, sinon supérieur au sien, mais définitivement... féminin ! Difficile, pour l’époque (mais est-ce bien différent aujourd’hui ?), d’admettre que la femme aimée puisse l’aider dans ses travaux, comme elle le souhaiterait, et comme elle en a largement les capacités.
Un beau roman, d’une grande finesse psychologique, qui n’hésite pas, au prétexte de l’évocation historique, à aborder sans faux-semblants les thèmes les plus contemporains. Qu’est-ce qu’un couple ? Qu’est-ce que l’amour, lorsqu’il vient se frotter à la réussite (ou à l’échec) professionnel ? Qu’est-ce aussi que la science, lorsqu’elle ne parvient pas à s’imposer au sens commun ? Un récit passionnant, qui aurait mérité un plus large public que celui visé par l’éditeur français. Le titre original, « A natural history », décrit mieux la matière du livre, et la couverture peut laisser croire, à tort, qu’il s’agit d’un roman vite lu et vite oublié. Quel dommage...
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