mercredi 6 novembre 2013 par Abdelali Najah
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L’artiste peintre française Garance Veyre est calligraphe, peintre, créatrice en enlu-minure et miniatures contemporaines ; une coloriste qui travaille en techniques traditionnelles et contemporaines. Son style est parti de son bagage technique de départ à savoir l’école du calligraphe. Ce lien du mot, du trait, du sens et de l’image. En passant par l’enluminure art du détail, de la couleur, du symbole. En arrivant à une peinture sur toile acrylique où les mots ne sont plus que discrets comme en sous toile, comme un prétexte à l’expression des émotions. Elle garde du travail de départ l’idée de l’organisation de l’espace et des couleurs avec une ligne de force qu’elle qualifie d’énergie. La prédominance de la couleur, de l’organisation car du chaos naît une étoile comme disait Charlie Chaplin.
Garance Veyre : une peinture aux couleurs de la garance.
La peinture pour Garance Veyre est un moyen de création et d’expression majeure. L’art de rendre la vie, la lumière de transcender, de rendre au monde sa beauté. A ce propos, Garance nous conte une petite histoire : « Ce matin (28 septembre), j’ai marché une petite vingtaine de minutes tout à coup sur le bord d’une vilaine route, il y avait une petite bordure d’épis avec des fleurs d’un rouge carmin et une lueur si particulière, ou peut-être est-ce le regard du peintre qui est si particulier. Rendre la beauté du monde qui nous est offerte là. C’est aussi un art au sens de discipline, apprentissage, science…avec son histoire et son devenir. »
Aller chercher à l’intérieur, creuser et mettre au monde. Elle a commencé par travail-ler sur des phrases comme tous les calligraphes presque en gouache sur papier, elle a continué en pigments sur parchemin comme les enlumineurs et elle arrive en acrylique sur toile et bientôt en huile. Avec comme préoccupation essentielle, rendre une esthétique, une émotion, un sens, parler par la couleur et le détail, et enfin faire vivre. Ensuite, cela va continuer d’évoluer. Il est question surtout d’idée du voyage intérieure dans toutes les facettes de la mosaïque qui compose le monde et l’humain lorsqu’il entreprend cette recherche ou ce voyage ! Ceci est pour elle très important. C’est toujours la même personne qui peint les petits oiseaux des enluminures et les toiles colorées comme un hommage à Dame la vie, à un Eden ! Garance privilégie l’expression de l’intériorité et des émotions dans ses créations basées sur la vie, la nature et le parcours initiatique qu’elle peut représenter ainsi que sa mise en lumière. Elle conçoit ainsi la création comme un moment privilégié pour affronter tous les aspects de la vie : doute, peur, espoir, force, répétitions, immobilité, mouvement, déplaisir, plaisir, désir, tristesse, joie…
Sur son parcours artistique, Garance nous a déclaré : « Beuh, difficile ! Les mots me semblent restrictifs tout à coup : individuel et ouvert car en même temps, je le par-tage en cours… et je pense que cela est important. Comme un parcours initiatique personnel, une exploration de la vie du monde et de l’humain, un voyage et une nécessité intérieure. »
L’acte de créer consiste à aller à la découverte de soi-même. C’est se confronter à soi- même et à toute la mosaïque intérieure, descendre dans les tréfonds, laisser émerger et gérer même ce que l’on n’a pas envie de voir. Au fond, que sait-on de soi- même tant que l’on a pas exploré et expérimenté. On peut croire des tas de choses, se raconter des tas d’histoires ! Découvrir son potentiel et le faire vivre et agir pour communiquer l’essentiel, sublimer…
Sur son langage pictural, Garance est affirmative : « Qu’est ce que c’est que cette chose là ? Le code de compréhension de la toile, de déchiffrage…c’est ça ? J’aime mieux être dans le ressenti, la compréhension émotive, énergétique. Voir les cou-leurs et les mouvements, la direction et la structuration de l’élan que je dis vital et le détail s’il y en a un ; il est toujours important, en lien avec le reste. Il y a souvent dans mes œuvres une ligne de continuité vers le haut qui représente la vie qui se continue, l’infini. Le détail, c’est l’importance que l’on doit accorder aux petites choses autant qu’aux grandes, langage émotionnel et symbolique dans un deuxième temps. »
Dans le choix des gammes et des tons de couleurs dans ses toiles, Garance part sur une teinte ou une impression, ou une idée qui s’associe à une teinte, et elle travaille autour de cette teinte. Elle structure et organise les formes et les mouvements. Elle a des passages de plusieurs toiles : bleu, vert, orange, rouge. Puis, ça change et ça revient. Jusqu’à présent, elle utilise peu le noir et beaucoup le blanc pour rendre une clarté souvent en dernier car elle peint avec son bagage d’enlumineur. La composition dans ses toiles consiste en une ligne qui monte et qui s’échappe, l’équilibre et toujours la pointe de déséquilibre et surtout pas trop de symétrie, les contraires et oppositions qui viennent se compléter, le cercle, ainsi que l’élan et la structure.
La beauté, la saisir et la rendre, l’imagination des créateurs qui avancent, la tradition qu’il convient de connaître pour s’appuyer dessus afin de créer, le mouvement pour ne pas se figer, la simplicité pour rester en lien et parler à tous, la liberté d’être et de penser pour ne pas s’enfermer, la poésie comme un art de vivre ! Garance nous ré-vèle en dernier lieu son dernier mot : « La nécessité intérieure et agir ! C’est simple euhhhhh ! »
Garance femme peintre de son nom patronymique Dominique Veyre, est née en Savoie en 1960. Atelier lieu de vie actuel, Meillerie en Haute-Savoie. A choisi comme pseudo artistique le nom d’une couleur et d’une plante. Couleur pleine d’énergie. Considère son parcours artistique et sa vie comme une seule et même chose vers la recherche de l’unité. Généalogie artistique : arrière grand père peintre à fresque dans le piémont avant d’émigrer en France et l’un de ses fils affichiste décédé à la
guerre d’Algérie très jeune. Elle a toujours dessiné et écrit depuis l’enfance et lu de la poésie de tout horizon. Elle souhaitait intégrer une école d’art après des études littéraires mais cela ne s’est pas fait. Alors, elle a emprunté une autre voie dans une première partie de sa vie : la voie des soignants puisqu’elle a été infirmière de sec-teur psy plus de 20 ans, jusqu’au jour où elle a pris conscience que notre vie nous appartenait et qu’il nous appartenait donc d’essayer de réaliser ce que nous étions profondément. Que cette responsabilité était individuellement la nôtre indépendam-ment de tous les facteurs extérieurs même s’ils pèsent. Alors après une longue interruption, elle a repris des pinceaux fort maladroitement au début et des plumes. Elle se souvient avoir vu un court reportage sur Hassan Massoudy où l’on voyait sa main tracer. Elle a cherché des stages puis une formation de trois ans en calligraphie à Tours en cours d’emploi et qui lui a donné un certificat. Elle a rencontré ainsi tout d’abord les calligraphes : Keith Adams, scripsit association sur Paris, institut Alcuin. Elle a travaillé la calligraphie latine puis l’enluminure, et a ainsi fait la rencontre de René de la Bardonnie, enlumineur contemporain. Elle cherchait sa propre voie et ne souhaitais pas s’enfermer. Elle a partagé ce qu’elle apprenait dans le milieu associatif tout d’abord, mais pour elle le moteur essentiel est le besoin de créer, de faire évoluer tout en gardant l’esprit et le sens. Elle a entendu les suggestions de l’extérieur et retenu celles qui lui parlaient mais à son rythme propre.
Elle ne connaissait pas du tout le monde de l’art donc elle a observé, expérimenté, appris et elle continue ! Enfin, elle suit sa propre route où les choses les plus impor-tantes sont la sincérité, le travail en essayant de rester ouverte mais sans se renier.« Lorsqu’un chemin est sans issue, il faut revenir à soi-même. » nous murmura-t-elle.
Influences ou nourriture, elle aime presque mieux ce deuxième terme car elle lui convient mieux. Elle citerais Fra Angelico qui a fait des enluminures, Bruegel De la tour pour la clarté de l’obscur, Watterhouse peintre symboliste, Monet, Kandinsky, Hokusai, Dom Robert, Arcabas pour cette œuvre spirituelle …Ceux- là sont ceux qu’elle a admiré, regardé de loin comme inaccessible et aussi comme des maîtres !
Mais, il y en a tant d’autres ! Garance est une boulimique de peinture…La recherche de l’abstraction de Kandinsky soucieux de ne pas perdre le sens lui touche très particulièrement. L’histoire et les fleurs de Séraphine de SENLIS aussi, comme la délicatesse d’une Mary Kassats.
Les anciennes expositions :
Casino Aix les bains 73 Savoie
Chapelle Vaugelas Chambery 73
Prieuré de Sevrier 74
Aigle de Nice
La blanchisserie Divonne les bains 74
Château de Fonbonne Evian 74
Vienne animation autour du livre avec une bibliothèque 38
Bibliothèque des gets animation autour de la calligraphie 74
Espace kameleon paris novembre 2010.
Premier Salon National d’Art Contemporain de St Germain Laprade proche Puy en Velay
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