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Le spectacle de Peter Pan
vendredi 27 décembre 2013 par Meleze

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Le spectacle de Peter Pan
21/12/2013

Hier soir à la veille de Noël et malgré un incendie ravageur à 200 m dans le boulevard Sebastopol était donné à guichet fermé au Théâtre de la Ville, le spectacle de Robert Wilson sur Peter Pan. Il a été écrit des critiques si élogieuses sur ce spectacle qu’il est difficile d’ajouter une touche personnelle. On raconte l’histoire de Peter à tous les enfants dans toutes les familles. C’est de ce constat justement que les créateurs du spectacle veulent partir : est-ce que nous n’avons pas tous été influencés à ce point par cette histoire que nous refusons de grandir ?

L’usage de différentes langues étrangères au cours du spectacle devrait paraître dérangeante. Étant donné que la troupe est celle du "Berliner Ensemble" il est normal que les acteurs parlent allemand. Étant donné que Peter Pan est à la recherche de son ombre il est normal aussi que l’ombre de Hofmanstahl plane sur le spectacle. Ceci dit il n’y a pas si longtemps que l’usage de la langue allemande dans une salle d’un théâtre parisien aurait fait hurler la critique et rappeler les pires moments de la domination allemande sur l’Europe. D’une façon curieuse l’usage de la langue allemande est, au contraire, pratiquée dans ce spectacle comme un hommage à son affaiblissement sur la scène mondiale au bénéfice de l’anglais. Lui, l’anglais, qui est la langue de l’auteur ainsi que la langue la plus parlée au monde reprend ses droits quand les acteurs chantent ou bien quand ils imitent Shakespeare dans des passages poétiques déjantés. Le spectateur écoute donc un spectacle en plusieurs langues étrangères ce qui en est un peu leur négation car les particularités de ces langues disparaissent au vu de l’universalité du thème de la pièce mettant en scène les parents bourreaux ou les désirs sexuels pédophiles des adultes. « Le pays de nulle part » qui se dit en anglais « neverland » est certainement l’Europe. Les 3 cultures sont utilisées dans le spectacle pour contribuer à nous faire comprendre notre manque.

La révolution du mime est plus radicale que la révolution théâtrale dont il a été tant parlé par ailleurs. Le mime doit sa transformation à la musique qui accompagne chacun des gestes comme une composition à part entière. Beaucoup de films de nos jours donnent lieu à des bandes musicales indépendantes et célèbres soit par leur composition soit par leur compilation. Gageons que la performance réalisée dans Peter Pan aura bientôt sa vie propre et que les gens l’achèterons pour le plaisir de l’oreille.

La création de tableaux psychanalytiques est une autre caractéristiques de la mise en scène. On en voit de nombreux extraits dans le PDF ci joint.

Le plus beau celui en couverture et qui oppose l’ange et le démon, thème romantique de la culture allemande particulièrement réussi hier soir. La mise en scène de Peter Pan remonte facilement à une des causes du fascisme qui tient à la cruauté dans l’éducation des enfants opposant soit les parents aux enfants soit les maîtres aux élèves, autant d’occasion de créer des tableaux merveilleux qui en se succédant pallient à la pauvreté du livret. "

Meleze

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