mercredi 15 octobre 2014 par Abdelali Najah
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A suivre l’actualité, nous sommes un peu bouleversés par ce qui se passe à travers le monde. Nous assistons à des conflits qui pourraient paraître d’un autre temps mais qui, en réalité, opposent la morale occidentale à d’autres morales nées de religions, traditions, visions philosophiques et politiques.
« ILKYA », un panorama géopolitique sur l’évolution du monde.
Dans un roman puissant en deux volumes, intitulé : ILKYA, l’auteur français André Girod étudie par un panorama géopolitique de cinquante ans à partir de 1944, l’évolution du monde. Sur cette longue période, les mœurs, les moyens de communications, les méthodes éducatives et même les économies ont changé dans de nombreux coins du monde du tout au tout.
Les problèmes brûlants de 1948 continuent à faire flamber l’actualité comme nous l’avons vu récemment avec le conflit Israélo-palestinien et la concurrence féroce entre les industriels, les transporteurs et les commerciaux. Des économies montent en puissance comme c’est le cas de la Chine, d’autres puissances du début du XX e siècle chutent (Grande Bretagne, France et dans un certain degré les Etats-Unis).
Tout est passé en revue par l’auteur qui pose des questions qui troublent l’Occident.
D’abord, disons que l’auteur est un pacifiste par caractère, ce qui lui a valu d’être condamné par le Tribunal Militaire de Paris pour insoumission. Il s’oppose à toutes guerres car les justifier comme Saint Augustin parlait de « guerre juste », est accepter que toutes les guerres soient valables car chaque protagoniste a des raisons de la faire.
Ses interrogations philosophiques et politiques perturbent et dérangent le bien-fondé des arguments de l’Occident pour conduire des guerres. Car, l’auteur ne pense pas aux conséquences internationales mais à ceux qui sont les victimes, collatérales ou pas dans ces conflits.
L’une de ses réticences concerne la mort, celle qui frappe aussi les combattants et surtout les civils. La première est terrible : quelle serait la différence entre un homme décapité par un éclat de missile et un homme décapité par un couteau de cuisine ? Dans la version occidentale, l’homme tué par un couteau est un crime odieux comme le clament à l’heure actuelle les chefs d’états occidentaux tandis que l’autre est un fait de guerre donc un acte légal sinon légitime. Mais qu’en est-il d’une fillette tuée par une bombe placée DANS un bus par un terroriste et une autre fillette tuée dans un bus par une bombe lancée d’un avion par un pilote à dix mille mètres SUR un bus comme cela a été le cas à Gaza ? Normal que l’une d’elles meure puisqu’elle était du côté ennemi de l’Occident et une abomination pour celle qui appartenait à l’Occident ?
L’auteur pense qu’il devrait y avoir la même force de protestation pour l’une et pour l’autre, ce qui n’est pas la réalité politique. Un otage anglais assassiné pousse le monde occidental à hurler sa colère mais cent civils palestiniens tués ne soulèvent aucune protestation.
Dans le premier volume : « Ilkya, demain le soleil était noir » (Editions Publibook, 2010, 712 pages), le fil directeur est le recrutement et la mise en place d’une équipe qui se prépare à frapper un grand coup contre l’Occident. Le deuxième volume : « Ilkya, Morituri te salutant » (Editions Publibook, 2012, 730 pages), le complot se déroule.
Ce livre publié avant le 11 septembre 2001 revient sur le devant de l’actualité car les thèmes développés s’accentuent et sont mis en exergue par la situation géopolitique actuelle. Quelle que soit l’époque, d’après l’auteur, à intervalles réguliers, nous assistons aux mêmes conflits et cela comme ses exemples le montrent dans son livre depuis les premiers pas de l’homo sapiens. Mêmes raisons : acquisition du pouvoir de la richesse, imposition de ses lois, langue, coutumes et idéologie. Et cela ad eternam !
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