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Dans la forêt - Adolphe Retté
samedi 25 juillet 2015 par penvins

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Le naturisme, c’est aussi un mouvement littéraire ! Adolphe Retté un temps fut de ceux-là. Dans la forêt en port témoignage. Trois textes sont présentés ici. Le premier, Dans la Forêt, qui a donné son titre à cette édition, est une redécouverte de la nature. Une sorte de renaissance ce que l’auteur vit comme telle, s’exilant de Paris pour Fontainebleau. On remarquera l’emploi des noms de mois du calendrier républicain pour désigner la période du printemps, celle où brame le cerf. L’automne des feuillages dorés, palis, empourprés çà et là, sera, lui, retourné au calendrier grégorien, Retté parlera alors d’octobre et de novembre. On sait que cette tentative de retour à la nature n’aura qu’un temps Retté abandonnant le Grand Pan pour se convertir au christianisme. Fils de ce XIXème siècle romantique, il aura cherché à se ressourcer auprès des grands arbres et des dieux de la forêt.

Les deux textes, qui suivent, dignes héritiers de la littérature fantastique, sont, eux aussi, un hommage à la forêt. On s’y promène entre fantasme et réalité, le narrateur prenant toujours soin de maintenir le doute.

Dans le premier texte, Le chasseur Noir, Les codes sont là bien sûr, l’Écosse, la pièce dans l’obscurité, l’histoire rapportée par quelqu’un qui l’a entendue raconter, la réfutation par un esprit positif… ainsi que les origines attestées de la légende. La forêt sert naturellement de décor à une histoire supposée faire peur.

Dans le deuxième texte, La Dryade, la forêt n’est plus seulement le lieu de l’histoire, les arbres sont bien vivants, mais leur intégrité est jalousement gardée. Les hamadryades qui les accompagnent n’accepteront pas que la main de l’homme vienne abréger leur vie fût-elle finissante. Cette vengeance de la nature marque le point culminant de la culpabilité romantique. Les dieux indiquent clairement à l’homme qu’il doit respecter la vie sous toutes ses formes, Adolphe Retté n’ira pas plus loin, il songera au suicide, ce grand rêve d’un retour purificateur vers la forêt primitive s’effondrera :

Je m’effondrais, plein d’épouvante, sous ce cauchemar quand la voix diabolique se fit entendre : « Voilà ton âme, dit-elle. Comprends-tu maintenant que rien ne peut plus la purifier ? Tes prières ont échoué ; le stupide espoir que tu gardais dans un Dieu que tu dégoûtes t’a déçu. Tue-toi donc, lâche ! »

Ces quelques textes ne donnent bien sûr qu’un aperçu de l’œuvre de Retté, mais tels qu’ils sont présentés par le Vampire Actif accompagnés de documents qui éclairent leur genèse, ils offrent une ouverture sur une littérature que l’on avait eu tort de mettre de côté.



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