vendredi 16 octobre 2015 par Jean-François Ponge
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Points, collection Grands romans, 2010, 250 pp.
Ighil-Nezman, un village isolé de Kabylie, aux alentours de 1951. Amer, accompagné de sa femme Marie, revient dans son village natal de Kabylie, qu’il a quitté quinze ans auparavant, lorsqu’il était encore adolescent ou tout comme. Sa réputation n’est pas sans tache, il a même été en partie responsable de l’accident qui a causé la mort de Rabah, cet oncle qui l’avait pris sous son aile dès son arrivée dans le pays minier, quelque part dans le nord de la France. L’arrivée du jeune couple va bousculer bien des équilibres, maintenus à grand peine dans cette petite communauté où tout le monde se connaît, se surveille et se jalouse. Les mariages, comme les naissances et les décès, sont l’occasion de vérifier la solidité des alliances, et de préparer vengeances ou allégeances selon l’intérêt et les rapports de force du moment. Non, ce n’est pas "Thérèse Desqueyroux" (1927), mais c’est la même humanité qui est décrite dans deux mondes qui à l’époque s’ignoraient encore. Tout comme François Mauriac, Mouloud Feraoun ne juge pas son peuple, il en décrit les mœurs, dans toute leur complexité, mais aussi leur richesse. Une vision noire de l’humanité, certes, mais aussi un grand cri d’amour pour ces personnages écorchés vifs, auxquels le lecteur va vite s’attacher…
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