dimanche 18 décembre 2011 par Jean-François Ponge
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Gallimard (collection Folio), 1980, 375 pp.
Alger, juste avant l’indépendance de l’Algérie. Le narrateur, jeune journaliste fraîchement débarqué pour accomplir son service militaire dans les services d’information de l’armée, va découvrir une ville dont il va rapidement s’éprendre, en plein milieu des années troubles qui virent la prospérité puis le désarroi des colons, après les accords d’Évian. L’atmosphère devient oppressante, dès l’apparition des attentats commis par l’Organisation de l’Armée Secrète. Les soldats du contingent, tout d’abord accueillis à bras ouverts par les "pieds-noirs", vont se trouver rejetés par cette population qui ne comprend pas comment elle a pu passer en aussi peu de temps de l’état de conquérant à celui de victime. Un ami, militant pour les droits des algériens, va être assassiné en toute impunité. Comme dans ses autres romans autobiographiques Philippe Labro brosse un portrait sincère d’un pays, d’une situation, qu’il a lui-même vécue. Au contraire de « L’étudiant étranger », qui décrivait dans une langue simple, réduite à l’essentiel, les années « américaines » du futur reporter-écrivain, « Des feux mal éteints » succombe à la mode des récits éclatés, parsemés de collages, qui firent bruit et fureur dans le sillage du « Nouveau roman ». Je n’ai pas du tout compris ce que venait faire Seb, cet autre ami, qui connut Alger dix ans plus tôt, au sortir de la guerre d’Indochine, et finit par se suicider une fois rentré en France (pardon, en métropole). C’est un peu dommage, car il s’agit d’un témoignage essentiel sur un Alger qui n’existera jamais plus, sur l’absurdité de la guerre, par un des meilleurs journalistes-écrivains qu’a connue la seconde moitié du vingtième siècle...
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