lundi 18 janvier 2016 par Jean-François Ponge
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Les Éditions de Minuit, 2012, 123 pp.
Un bien court roman pour une si grande guerre ! Mais Jean Echenoz, avec son aisance habituelle dans le maniement de la langue française, nous fait partager le quotidien d’un parmi ces tout petits, chair à saucisse de la grande tuerie, qui s’en sont relativement mieux sortis que d’autres grâce à la perte d’un membre dès les premiers combats. Tel est le cas d’Anthime (oui, le prénom était courant à cette époque, avant de revenir à la mode tout récemment après une longue période de déclin), un rêveur à bicyclette qui va se trouver embarqué dans cette aventure meurtrière et reviendra bientôt, manchot mais toujours porteur (dans sa tête) de son bras droit. Le charme du récit tient bien entendu au style de l’auteur, qui semble capable d’écrire avec la même aisance sur n’importe quel sujet, mais aussi et surtout à la véracité des personnages et des sentiments qu’ils expriment. Un roman vite lu, mais que l’on peut aussi déguster, comme un macaron gourmand : on l’avale tout rond ou bien on le laisse fondre tout doucement dans la bouche, au choix…
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