vendredi 13 janvier 2012 par Jean-François Ponge
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Grasset, 2011, 210 pp.
Le narrateur, jeune homme de bonne famille en rupture de ban universitaire, qui ne sait trop que faire de sa vie, tombe un jour sur une annonce qui l’alerte et va faire basculer son quotidien. En bas de l’annonce, la ville, Horville, située en Normandie comme son nom l’indique, fait brusquement surgir les souvenirs liés à l’enfance : les traditionnelles vacances à la mer avaient lieu chaque année précisément dans cette ville, à l’Hôtel des Flots. Il s’agit de s’occuper d’un « garçon singulier », sans plus de précisions, en lui consacrant tout son temps en échange d’une petite rémunération et, bien entendu, le gîte et le couvert. Une sorte de baby-sitting d’un genre un peu spécial, ce qui ne lui fait pas peur, avide qu’il est de remplir sa vie avec autre chose que des manuels de droit. C’est le point de départ d’une aventure, disons plutôt d’un voyage initiatique, qu’il ne serait pas bon de dévoiler au lecteur, tellement on va de surprise en surprise au fil des pages. Comme dans une énigme policière, on devine ou on essaie de deviner la suite de l’histoire, tout en sachant qu’un coup de théâtre va nous mener au suspense final. Qu’il est étrange l’univers de Philippe Grimbert ! Par son style d’écriture, faussement naïf et utilisant des mots simples, on est dans l’atmosphère du conte, les personnages nous paraissent tout d’abord comme étrangers à notre monde. Et pourtant, une fois le livre refermé, ou bien même en cours de lecture, les souvenirs affleurent, et l’on garde le sentiment que l’auteur touche juste à tous les coups et parvient en quelques pages à fouiller l’âme humaine dans ses recoins les plus obscurs.
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