Roman paru aux Editions Belladone
lundi 16 janvier 2017 par Françoise Urban-MenningerPour imprimer
Poète et peintre, Grégory Huck signe un premier roman à nul autre pareil ! D’emblée, il nous entraîne dans la mystérieuse Arcadie, symbole d’un lointain âge d’or, évoquée et chantée par bien des poètes...
Dans la lignée de Platon à Pete Doherty en passant par Ovide, tous fascinés par ce pays mythique, Grégory Huck, nous invite à un banquet non pas "platonicien" mais bien tangible où les poètes disparus sont enfin réunis dans une même dimension spatio-temporelle.
La belle Apolline, au prénom prédestiné aux rencontres divines, découvre dans le grenier de la maison familiale, le recueil de poèmes de son aïeul, le poète Nephtali. Ce sera le sésame qui permettra à notre héroïne de franchir " la frontière astrale" qui la mènera en Arcadie.
Apolline y multipliera les rencontres les plus étonnantes, les plus improbables, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Virgile, Novalis, Hugo, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, sans oublier les poétesses telles Andreas Lou- Salomé ou Renée Vivien traversent avec une simplicité déconcertante les pages de cet ouvrage inclassable.
C’est en retrouvant son aïeul Nephtali que notre aventurière prendra conscience de son rôle dans cette histoire extraordinaire : "C’était vraiment une certitude, elle était en Arcadie pour rétablir un ordre cosmique"...
Emaillé de trouvailles et de clins d’oeil à l’histoire de la littérature, de références aux poètes cités, Grégory Huck réussit l’exploit de les rassembler dans ce roman éminemment poétique pour une véritable fête des sens et de l’esprit.
Pour ce faire, l’auteur n’hésite pas à user et à abuser de l’humour car n’est-il pas aux dires de certains "l’ultime politesse du désespoir" ?
C’est ainsi que l’on aperçoit Jean de La Fontaine "suivi ce matin-là par un renard et un bouc...".
Mais derrière l’image idyllique de cette merveilleuse Arcadie se profile la menace de sa disparition imminente car la légendaire fontaine Castalie s’est tarie...
Nul doute que pour Grégory Huck, ardent défenseur de la poésie, celle-ci n’est autre qu’une forme de résistance dans un monde où la fuite en avant est de mise.
C’est par la bouche d’Apolline qu’il nous le confirme haut et fort : "La pensée précède le mot, et le mot précède l’action, le poète change la cité, de manière peut-être imperceptible, parce qu’une conscience qui s’ouvre ne hurle pas comme une bombe. Mais oui je change le monde parce que je l’écris !"
Françoise Urban-Menninger
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