samedi 10 octobre 2009 par Florent Cosandey
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L’autre comme moi, José
Saramago
Seuil, 2005
Traduit du portugais par Geneviève
Leibrich
Tertuliano Máximo Afonso enseigne l’histoire
dans un lycée d’une ville dont nous ne connaîtrons jamais le nom. En pleine
dépression, il est confiné dans une petite vie bien rangée et solitaire. Un
jour, un collègue professeur de mathématiques lui conseille de se divertir en visionnant
un film léger, intitulé Qui cherche
trouve. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Tertuliano Máximo Afonso
découvrira dans ce film qui ne marquera pas l’histoire du 7e Art son
double parfait, lequel interprète un modeste rôle de réceptionniste. Totalement
décontenancé par cette découverte surnaturelle, le professeur décide de louer d’autres
films du même réalisateur pour voir si son sosie apparaît également. Dès lors, le
héros de Saramago n’a qu’une obsession, en savoir plus sur cet
«autre comme moi». De fil en aiguille, il parviendra à découvrir qui se cache
derrière les mêmes traits que lui. Son sosie s’appelle Antonio Claro, un homme
ordinaire, marié, acteur de cinéma de seconde zone. Les deux hommes conviennent
d’une rencontre. Celle-ci s’achève sur le terrible constat qu’un des deux êtres
est de trop. Lequel? Pour Tertuliano Máximo Afonso et pour Antonio Claro, la réponse n’est
évidemment pas la même et l’on comprend très vite que toutes les conditions
sont réunies pour que l’intrigue se termine en drame.
Ce roman n’est certes pas le plus percutant
que l’auteur portugais ait écrit (on a nettement préféré La
Lucidité ou Les
intermittences de la mort). José Saramago nous entraîne toutefois dans
une brillante réflexion sur l’identité et la relation à l’autre. D’un style inimitable
qui constitue sa marque de fabrique, l’auteur portugais entretient savamment le
suspense et entraîne habilement le lecteur dans les méandres de la pensée de
ses héros. L’autre comme moi constitue
certes un ouvrage exigeant de Prix Nobel, mais il a également les traits d’un excellent
polar d’été, qui ne manque qui plus est pas d’humour.
Florent Cosandey, 8 août 2009
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