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La Route - Cormac McCarthy
mardi 13 avril 2010 par Josy Malet-Praud

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On n’échappe pas à un livre pareil...

Editions de l’Olivier, 2008

Résumé

« L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes, car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie. Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l’extrême. »

Dès les premières pages, j’ai senti l’agacement me gagner, ça commençait mal : je n’accrochais pas et j’en étais toujours là après la cinquantième page … à me demander pourquoi ce roman avait eu un tel succès ?
Quelque chose m’échappait ?
J’ai donc poursuivi ma lecture, essayant d’oublier ce qui m’irritait : les phrases à rallonge, accrochées les unes aux autres comme des wagons par une conjonction de coordination omniprésente, des dialogues minimalistes creux et globalement, l’effet soporifique qui menaçait de me faire sombrer.

En persistant, j’ai accepté de vivre avec « l’homme » et « le petit », jour après jour, les mêmes préoccupations vitales : trouver un endroit pour dormir, se cacher, manger, pousser le caddie sur une route qui n’en finit pas ; aller vers le sud sans savoir ce qu’on pourrait bien y trouver puisque la planète est de toute évidence ravagée, étouffée sous la cendre grise qui recouvre tout. Y compris, à cette étape, mon état d’esprit.

Mais j’ai bien fait de suivre –la route-avec cet homme et son petit.
Ce n’est pas l’histoire en elle-même qui m’a progressivement happée et finalement, marquée. Rien de vraiment inédit : d’autres grands noms du roman d’anticipation sont déjà passés par là.

Pour ce qui me concerne, la grandeur de ce roman s’est révélée sous la force des émotions profondes qu’un style particulièrement décharné fait jaillir à gros bouillons. Dans une ambiance de désolation tellement palpable que le lecteur y bascule. Dans le triomphe d’un amour paternel invincible, d’une telle puissance qu’il contraint l’homme, jusqu’à son dernier souffle, à ne pas renoncer alors que tout prouve qu’il n’y a rien à espérer.
En tournant la dernière page, j’ai pensé au film « La vie est belle » de Roberto Benigni : l’amour de Guido pour son fils Giosué est de même nature.
On n’échappe pas à un livre pareil.

JMP
www.lascavia.com



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