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1Q84 - Haruki Murakami
vendredi 24 février 2017 par Meleze

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Un matin à la lecture de ce livre j’ai été pris d’un enthousiasme tel qu’il fallait absolument que j’en rende compte. Maintenant je ne sais plus de quoi il s’agit.

C’est un livre qui est édité en trois tomes. Il est long à lire.

Plusieurs activités m’ont interrompu dans mon élan pour censurer la pulsion première.

Il s’agissait certainement de la façon dont les relations sexuelles étaient décrites par l’auteur. J’étais dans un passage où deux amies se remémoraient leur relation pendant une vingtaine d’années jusqu’au moment ou l’une d’entre elles fut poussée au suicide par son mari. Il y avait une sorte de naturel dans la façon de décrire les relations sexuelles, qui renvoyait à la pornographie, tout en donnant les moyens de la nier. On avait l’impression rare que ceux qui pratiquent la pornographie et en abusent comme les Japonais pouvaient trouver dans ce livre des pistes pour s’en défendre.

Il nous a paru urgent d’utiliser la libre critique pour signaler au public une caractéristique qui malheureusement est la plupart du temps absente de la critique de complaisance.

Qui parle de la pornographie et des moyens de s’en défendre ? Surtout dans un livre qui s’appelle 1Q84 certainement par révérence à Georges Orwell. C’est ce qu’a dit la critique mais lisez ce livre, l’année 1984 n’y a aucun rôle et à votre tour et vous constaterez vous aussi l’absence de big brother dans le récit. Alors qu’au contraire l’héroïne qui a vu son amie victime des sévices de son mari, devient une tueuse d’hommes.

Voilà que ça a du sens. Voilà ce que la critique aurait dû dire de IQ84. C’est un livre qui plie sous le poids invraisemblable que la pornographie a pris dans les relations sexuelles. Sans pour autant dévoiler l’intrigue, c’est le schéma du comportement des personnages pour comprendre qui fait la pertinence de Murakami.

La femme est présentée comme le produit de la violence masculine étant donné qu’un homme peut torturer sa femme jusqu’au point où elle se suicide tandis que l’héroïne devient une justicière chargée de tuer les hommes qui se sont livrés à cette sorte de fascisme des relations intimes .

Soyons objectif. L’héroïne pratique une sorte de terrorisme qui la rend très proche de ces jeunes français qui ont épousé la cause de Daech.

Le livre de Murakami contient beaucoup d’invraisemblances en ce qui concerne la secte dont l’histoire, les habitudes, les dirigeants remplissent des pages entières des trois volumes. Il est intéressant de voir comment le Japon lui aussi a été influencé par l’idéologie maoïste, de suivre des militants a priori tournés vers la violence, devenir des écologistes, puis de voir la secte se subdiviser.

Par contre Il nous paraît impossible d’admettre que les héros de l’histoire voient « deux lunes » de même qu’il serait vraiment curieux que l’héroïne AONAME puisse être enceinte d’un homme qu’elle n’a pas fréquenté tout cela pour les besoins de renouvellement de la secte dont elle a assassiné le leader.

Cependant si on admet que l’invraisemblance littéraire n’a pas de sens et que son rôle sous-jacent est de nous faire pénétrer dans un monde de revalorisation de l’acte sexuel le livre est tout le temps intéressant. On se trouve dans une société japonaise moderne dans lequel les relations sexuelles ont été détruites par la pornographie sous la responsabilité de la violence du sexe masculin et en même temps cette société est décrite de la façon la plus concrète et la plus simple qui soit. Les personnages font leurs courses, font le ménage dans leur appartement, prennent le train, enseignent dans des écoles, font du sport, suivent la mode. Toute cette vie concrète est traitée en parallèle avec les aspirations sexuelles.

Il y a donc un livre dans le livre. Ça permet à l’auteur de développer une histoire dans laquelle une enquête est menée se révélant être pleine de suspense.

« Le titre du tableau aurait pu être, femmes qui partagent un secret ». C’est ainsi qu’un livre est conçu comme un moyen de communication. C’est un peu différent d’un témoignage ou d’une bible. Dans ces deux derniers cas on s’adresse à la terre entière.

Le livre de Murakami fonctionne plutôt au contraire comme une lettre. Celui qui écrit la lettre ne sait pas comment retrouver celui à qui il l’adresse. C’est rempli de l’espoir d’être entendu et de se revoir.

Une autre question peut être amusante : Pourquoi 1984 ? A notre avis ce que Murakami vise c’est l’élimination du téléphone portable. Si on introduisait le portable dans le monde qu’il décrit tout cela se réduirait à moins de 100 pages. Au contraire les relations sont longues à se développer, il n’existe que des téléphones publics, il y a beaucoup de rendez-vous ratés.

Mélèze



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