mercredi 14 mars 2018 par penvins
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Il ne s’agit pas de décrire, de soumettre à qui le lira sa vision raisonnée des choses, Philippe Nadouce le dit bien : Comme j’aimerais oublier que penser, c’est fragmenter : c’est précisément briser la narration, les mots déjantés qu’on enfile dans un geste austère : début, milieu et fin. Il ne décrira pas ce qu’il a vu à la Nouvelle Orléans, écrire c’est dépasser les apparences, ce texte ne sera donc que la longue interrogation d’un homme qui a honte de ce qu’il a vu.
Je n’ai pas personnellement vu la Nouvelle Orléans mais j’imagine très bien pour l’avoir vu ailleurs cet insupportable folklore touristique. Philippe Nadouce quittera La Nouvelle Orléans sans regrets mais nous laissera avec ces fragments révoltés. Il sait qu’elle nous offre la culture pour mieux vous faire oublier sa réalité, elle est une ville noire hantée par les crimes de l’homme blanc. Bien sûr l’auteur est sensible à ce folklore, au charme postcolonial, il pourrait y succomber. Tout le pousse aux joies de la crapule éduquée,écrit-il, mais, il le sait, il s’agit d’une fiction construite et il écrit précisément pour échapper à cet enfermement, ne pas se laisser happer par le folklore que l’on vous montre, mais tenter de comprendre de quoi est fait ce monde, ne surtout pas être de ces intellectuels tournant le dos à un monde en perdition pour se réfugier dans la recherche et l’étude.
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