Editions du Seuil, 2018
vendredi 10 mai 2019 par Alice GrangerPour imprimer
Cet écrivain qui a grandi au Sénégal raconte dans son roman comment les atrocités des tranchées de la Première Guerre mondiale, en arrachant à un soldat africain son ami d’enfance et frère d’âme, conduisent le survivant à descendre en lui-même poussé par la folie d’un démon intérieur jusqu’à celui qui n’a pas de cicatrice, celui qui n’est pas séparé de sa mère, qu’il a perdue enfant. A la fin, il semble la retrouver comme s’ils n’étaient pas séparés en se perdant dans la folie d’un acte par lequel il s’enfonce dans le ventre d’une jeune fille sans se demander si elle est consentante, une fille dont il a fait taire toute résistance.
Mademba Diop et Alfa Ndiaye, deux amis d’enfance, partent ensemble du Sénégal pour la Grande Guerre. Un matin, les deux tirailleurs sénégalais sortent avec leurs compagnons de leur tranchée, au coup de sifflet du capitaine, pour passer à l’attaque. Mademba Diop, mortellement touché, les tripes à l’air, supplie à plusieurs reprises son ami d’abréger ses souffrances. Mais Alfa Ndiaye le laisse longuement souffrir avant de mourir. Il sait que c’est mal, mais quelque chose en lui le pousse vers des pensées secrètes. C’est que le monde horrible de la guerre vient de lui permettre l’impensable, et aucune voix dans sa tête ne s’est élevé pour l’interdire. C’est venu comme ça, lorsque son ami est mort. Cette mort a permis la plongée dans ce qu’il y a derrière cette amitié, une blessure si invivable qu’il s’agit de la refouler en revenant jusqu’au traumatisme pour l’inverser, au comble de la folie ! Comme si, paradoxalement, l’amitié avait mis un masque, faisant croire qu’elle pouvait permettre la cicatrice, et soudain, avec la mort de l’ami, tout ce qui était endigué revient, et remonte jusqu’à la forclusion de la perte, du traumatisme ! Il faut tout de suite souligner que le nom de famille de ce frère d’âme est Diop, qui est celui de l’auteur ! La perte de l’ami semble aussi celle de la digue contre la folie ! Et alors l’appel sauvage du passé ancien, de l’attachement originaire, reprend la main, jusqu’au tragique.
Commençant à penser par lui-même devant la perspective de la mort de son ami sur le champ de bataille, il n’est pas capable d’abréger sa souffrance. Il plonge en lui-même, pour y retrouver le ‘dëmm’, qui avant même que la guerre commence mangeait déjà la force vitale de son ami dans son sommeil ! C’est dire s’il y avait déjà une résistance énorme à ce que l’amitié soit la plus forte, et fasse oublier le traumatisme et surtout la fixation ancienne si dominante ! Ensuite, c’est d’une manière active qu’il fait mourir, en accomplissant sur l’ennemi allemand des actes qui au départ semblent héroïques, prenant des soldats par surprise, les éventrant comme l’avait été son ami, mais cette fois les achevant, et à chaque fois leur coupant la main et la rapportant comme un trophée dans sa tranchée. La répétition de ces actes fait soupçonner son capitaine et ses camarades de tranchée qu’il s’agit de quelque chose de bien plus inquiétant que des actes héroïques sur le champ de bataille. Sa collection de mains coupées fait qu’on le voit de plus en plus comme ‘dëmm’, comme un soldat-sorcier qui fait peur !
En revenant du champ de bataille, portant le corps mort de son ami dans les bras, Alfa Ndiaye voit « la tranchée comme un sexe féminin démesuré qui allait nous accueillir ». Se profile déjà le sexe féminin démesuré dans lequel il va retourner à la mère, laissant sa folie l’y ramener en tant qu’être sans cicatrice, qui n’a pas été séparé, dont le cordon ombilical n’a pas été tranché, pas même par l’amitié du frère d’âme ! Peut-être que ce qu’il y a en embuscade dans cette amitié qui semble si profonde, c’est au contraire la haine folle contre celui qui s’est cru assez fort pour faire cicatriser la blessure, et le conduire à l’oubli, alors que lui, il voulait faire entendre sa vérité, celle d’un amour éternel pour cette mère si belle, et lui aussi a en commun avec elle la beauté ! En regard de cet amour fusionnel, tous les autres humains disparaissent, comme ces ennemis qu’il tue !
Dans la tranchée, il pense, et il voit tous ces soldats, surtout des Noirs, à qui on demande de ne pas penser, car la « France du capitaine a besoin que nous fassions les sauvages quand ça l’arrange » ! Les ennemis ont peur du coupe-coupe des tirailleurs sénégalais ! Obéissants, et lucides quant aux dominants blancs, ceux-ci jouent à être les sauvages de service ! Mais Alfa Ndiaye, lui, est devenu sauvage par réflexion. Et cette réflexion est en quelque sorte la liberté donnée au ‘dëmm’ en lui, dont la tranchée accouche en hurlant lorsqu’ils partent sur le champ de bataille ! Il en rapporte son butin de guerre sauvage, ces mains coupées à l’ennemi allemand éventré et tué. Après, il rentre toujours « dans la matrice de la terre » après les autres. Voilà, déjà annoncé, ce que sa folie veut réaliser : le retour à la mère, comme si elle n’avait jamais été perdue, comme si l’atrocité de la guerre inversait et effaçait l’atrocité d’autrefois, la séparation d’avec cette mère enlevée par des Maures à cause de sa grande beauté ! La guerre permet à l’inhumain en lui de passer à l’acte ! Au corps à corps ! Faisant le mort pour sauter sur l’ennemi, comme revenant d’entre les morts ! Comme si, autrefois, en effet sa vie s’arrêta au traumatisme du départ de la mère ! Il aime regarder les yeux bleus de l’ennemi, y voir la peur panique de la mort, de la sauvagerie, du viol, de l’anthropophagie ! Il voit dans ces yeux bleus le sauvage qu’on dit qu’il est ! Mais, en lui, autre chose est sauvage ! Est-ce seulement pour venger son ami qu’il fait, de manière répétitive, la même chose à l’ennemi que ce que l’ennemi a fait à Mademba Diop ? Sa sauvagerie glisse vers autre chose. Elle a écouté la voix explosant dans sa tête. Lorsqu’il revient à la tranchée qui est « ouverte comme une femme à la face du ciel », son odeur est celle de la mort. Sa barbarie commence à faire très peur ! Puis il devient intouchable. Un soldat-sorcier. En vérité, en proie à son inconscient. Pour les autres soldats, il est devenu la mort. Mais nous sentons l’absence mortelle de la mère.
Le ‘dëmm’ qu’il devient, le dévoreur du dedans des gens, que ce soit celui de l’ennemi ou celui de l’ami, en vérité, il l’est depuis toujours, mais la guerre l’a révélé ! Alors, il devient de plus en plus seul dans la guerre ! Les soldats croient que ce soldat-sorcier dirige sur eux le mauvais œil ! « Je suis devenu tabou comme un totem ». Lentement, il africanise l’histoire. Il plonge dans des sentiments plus ambivalents, qui ridiculisent la prétention de l’ami, pointant du doigt son impuissance, qui est celle devant le traumatisme de l’orphelin, dont la folie est de trouver le moyen de revenir à avant, dans un bain de sang inversant celui de la naissance. A propos de totem, il souligne que celui des Diop, donc celui de son ami mort, ce fanfaron, c’était le paon, un volatile ridicule comme l’ami qui croit avoir permis à sa blessure de cicatriser ! Alors que le totem des Ndiaye est un lion ! Les deux amis, par totems interposés, jouaient à la vengeance entre deux familles, deux noms de famille, lavant « d’anciens affronts dans le rire, dans la moquerie ». En tout cas, l’amitié glisse plus profondément vers l’affrontement. Mais un totem, on ne doit jamais le manger, on doit le protéger. Le lion, qui est fort, peut et doit protéger le paon. Par contre, le lion n’a pas besoin d’être protégé par le paon ! Un lion n’est jamais en danger ! Voilà, c’est clair ! L’orphelin de mère n’a pas besoin d’être protégé, en vérité il n’a jamais été séparé de sa mère dit sa folie ! C’est à cause du totem que le matin de la bataille où il a trouvé la mort, Mademba Diop est parti le premier : pour prouver qu’il n’était pas un fanfaron, un paon ! Pour réagir à l’accusation d’impuissance en amitié ! Alfa Ndiaye se sent coupable d’avoir, en évoquant le totem, poussé son plus que frère à la folie temporaire ! Mais très vite, parce qu’il pense par lui-même, c’est-à-dire qu’il est capable d’analyser ses désirs secrets, inavouables, il comprend que c’est lui qui a tué son ami d’enfance ! Il est arrivé à la conscience de son désir fratricide ! Il l’a tué par ses paroles ! Il l’a mangé par le dedans ! Il a laissé entrer en son ami la peur que l’autre a de lui, l’autre qui pense qu’il est un ‘dëmm’. C’est ce ‘dëmm’ qui l’a poussé à lui dire qu’il n’était pas courageux, ce qui a conduit son ami à se précipiter dans la folie passagère sur le champ de bataille ! Plus que le capitaine, c’est Alfa qui a poussé son ami vers la mort !
Elle est symboliquement importante, cette scène de guerre où le soldat-sorcier sort littéralement de la tranchée ennemie, elle aussi pareille au « sexe d’une immense femme, une femme de la taille de la Terre », un soldat aux yeux bleus, pour le tuer. Comme si cette scène visualisait le traumatisme par lui vécu lors de la disparition de sa mère, et que sa folie veut forclore. Cette expulsion sanglante de son corps hors du ventre protecteur ! L’inverse de l’acte sexuel forcé, au comble de la folie, qui fait retrouver le dedans. Ces actes sauvages et répétitifs rendus possibles par la guerre semblent répéter, en le déplaçant sur l’ennemi, le traumatisme originaire, celui de la perte de la mère. Peut-être une haine très secrète était-elle née à l’égard de l’ami dont la famille avait accueilli l’orphelin, car lui, il n’avait pas perdu sa mère, c’est même cette mère qui avait adopté l’orphelin. Et donc, à travers l’ennemi tué, c’est l’ami qu’il tue en le sortant de la tranchée maternelle ! Pour qu’il sente lui-aussi combien ce traumatisme, aucune nouvelle famille ne peut pour celui qui n’a pas de cicatrice apaiser la douleur et ouvrir une nouvelle vie.
La beauté est très importante dans ce roman. Alfa Ndiaye est très beau, comme si cette beauté lui ouvrait l’intérieur des filles ! Il imagine qu’il plaît beaucoup à la fille du Docteur François qui le soigne à l’Arrière. Comme il avait plu à Fary Thiam avant de partir à la guerre. C’est comme si c’était une scène rappelant le temps d’avant le départ de la mère, cette femme très belle, leur beauté commune faisant cordon ombilical jamais coupé. Comme si la beauté de l’infirmière en blanc fille du Docteur représentait cette mère revenant le chercher, à l’arrière de la guerre. Comme une remontée dans le temps d’avant la séparation. Par les yeux de cette fille, il retrouve ce que sa mère très belle lui disait, qu’il est très beau, « tous les yeux me le disent ». Retour à ce temps ancien où les regards convergent vers la beauté du garçon, sésame pour ouvrir l’intérieur du ventre où revenir ! Cette beauté semble cristalliser le temps ancien, celui d’avant le traumatisme de la séparation ! Mademba Diop, qui était laid, bien sûr n’a jamais admis qu’il enviait sa beauté. Comme si la vulnérabilité par perte de sa mère castrait le beau garçon en le faisant avoir besoin de l’ami qui, en cette situation tragique, croyait pouvoir dépasser son infériorité en l’aidant par l’accueil dans sa famille normale ! A nouveau, par sa beauté lui valant la préférence des filles, Alfa bat Mademba, comme pour les totems ! Comme pour rester dans un temps très ancien où le seul garçon, au centre des regards, était celui qui était beau comme sa mère ! Un temps arrêté. Or, si son ami est parti le premier sur le champ de bataille, c’est parce qu’il enviait son ami très beau ! Alfa Ndiaye comprend la force terrible, fratricide, de sa beauté, qui est pour lui avant tout la marque d’un temps ancien figé ! Toutes les femmes le désiraient, lui le très beau et non pas l’ami laid, et c’est pour cela que l’ami laid est parti le premier se battre : pour gagner en courage ce qu’il perdait au jeu de celui qui était le plus beau ! La beauté d’Alfa Ndiaye est le ‘dëmm’ qui rongeait l’intérieur de son ami, la jalousie, la haine qui lui absorbait ses forces vitales. Mais cet ami n’a jamais abandonné Alfa seul « à ma beauté resplendissante » !
Alfa Ndiaye a compris trop tard que son ami était plus courageux, avec son corps faible, que lui qui, outre sa beauté, a une large poitrine et des cuisses épaisses et fortes ! Là encore, le désavantage de Mademba ! Et aussi lorsque Fary, une fille de la classe, choisit Alfa malgré l’hostilité qu’il y a entre leurs deux pères et donc manifestant une grande liberté en étant capable de penser par elle-même, Mademba se désiste ! Tous les garçons voulaient Fary, mais Fary a choisi Alfa, le plus beau, et va s’offrir à lui. Elle réitère la mère perdue retrouvée ! Et c’est la beauté qui le fait gagner sur le frère d’âme qui, lui, n’avait pas perdu sa mère ! Alfa, avec le choix de Fary, retrouve une situation ancienne idyllique, avec une mère également très belle. Il a pu dire non, avant la guerre, aux lois inhumaines qui se font passer pour humaines. Et cette loi, ne serait-elle pas la séparation d’avec la mère, humaine loi de la coupure du cordon ombilical ?
Le séjour à l’arrière du champ de bataille, auprès du Docteur François qui purifie les têtes souillées de guerre, fait remonter tragiquement le passé. Par exemple, Alfa n’est jamais allé à l’école, ne sait pas parler le français, alors que Mademba, oui ! Supériorité du frère d’âme ! Alfa dessine car il ne parle pas français, et logiquement, c’est la tête de sa mère qu’il dessine en premier ! Une magnifique femme peule avec des éclats de lumière dans ses grands yeux, si belle ! Elle était partie en le laissant chez son père, le vieil homme. Le père de sa mère était un pasteur resté seul, qui donna sa seule fille en mariage au vieil homme en remerciement parce que, si hospitalier, il avait accepté que son troupeau vienne boire dans son puits ! La mère d’Alfa, si belle, aurait mérité d’épouser un prince, mais son père l’a donnée en remerciement au vieil homme, car selon lui il n’était pas un simple paysan mais un noble. C’est ainsi que la jeune fille si belle a quitté sa famille, qui au bout de quelques années, n’est plus revenue lui rendre visite auprès de son mari le vieil homme. C’est, rongée de nostalgie, qu’elle a voulu aller rendre visite à sa famille et qu’elle a été enlevée, à cause de sa beauté elle a été convoitée et puis vendue, et alors ce fut le traumatisme inguérissable pour son fils Alfa, qui resta fixé à ce temps ancien symbolisé par sa beauté ! Avant le départ, le garçon avait déjà vu les yeux affolés de solitude de sa mère. Ainsi, lui le garçon si beau n’était pas tout dans la vie de sa mère ! Le vieil homme, son mari, lui avait donné l’autorisation de partir visiter sa famille parce que sinon, il avait peur qu’elle meure de nostalgie ! Nous voyons que le traumatisme du garçon est déjà celui de sa mère, déracinée par son mariage arrangé, c’est-à-dire par la coutume peule qui fit qu’elle fut l’objet d’un remerciement ! Le vieil homme avait gardé avec lui son fils, car s’il était parti avec sa mère, celle-ci ne serait pas revenue ! Père et fils ont commencé à l’attendre ensemble, puis ce fut sans espoir et le vieil homme sombra. Alfa, après le départ de sa mère, a été accueilli chez Mademba, qui a voulu que « sa maman m’adopte ». Or, cette humaine adoption ne pouvait pas rétablir l’ancienne relation privilégiée, car la maman de Mademba ne pouvait rivaliser avec la sienne, unique, indétrônable ! Les deux garçons ont d’abord joué à aller à la recherche de la mère d’Alfa dans la forêt, puis ont renoncé. Alfa est devenu grand, fort, toujours aussi beau, et Mademba petit et malingre. Alfa épuisait son corps pour oublier sa mère, tandis que Mademba étudiait encore et encore, puis alla à l’école des Blancs. Rien ne pouvait entrer dans la tête d’Alfa, car « le souvenir de ma mère figeait toute la surface de mon esprit ». Vide de l’attente ! La mort de Mademba à la guerre a figé en deux la carapace, « une souffrance nouvelle a rejoint une souffrance ancienne », les deux se donnant du sens. La mort de cet ami révéla que l’amitié n’avait pas cicatrisé la blessure ancienne, mais qu’au contraire la séparation ne pouvait pas s’inscrire chez un garçon sans cicatrice, qui par une même beauté était resté fusionnel avec sa mère par-delà l’absence. Parce qu’il avait étudié à l’école des Blancs, Mademba s’était mis en tête d’aller sauver la mère patrie, la France, afin de devenir grand, c’est-à-dire citoyen français. Alors, touchant une grosse pension, ils pourront s’installer à Saint-Louis, faire du commerce, et chercher à nouveau la mère perdue en la rachetant aux Maures qui l’avaient enlevée ! C’est que l’ami avait bien compris que seules les retrouvailles pouvaient convenir à Alfa, et il voulait encore être celui qui avait été capable de les lui offrir par amitié et aussi pour prouver qu’il n’était pas impuissant ! Mais le malingre Mademba était inapte à la guerre ! Décidément ! Alors, il a demandé à Alfa de l’entraîner physiquement, et un jour les recruteurs ont dit oui ! Voilà l’histoire. La guerre, c’était aussi le moyen pour retrouver la mère, pour la racheter ! Mademba s’obstinait à prouver à son ami qu’il avait besoin de l’amitié pour le réaliser !
En vérité, les sept mains tranchées, horreur que le Docteur a devinée à travers les dessins, cette folie passagère de la guerre, révélant une autre folie, très ancienne, en Alfa, font aboutir l’histoire à autre chose qu’à la grosse pension qui devait servir à racheter la mère ! Elles symbolisent, à travers la répétition de l’acte horrible de boucherie sur le terrain de bataille comparable à un sexe ouvert de femme, un très violent traumatisme de la naissance, plein de sang ! Toute la violence qui a traversé le garçon avec la disparition de sa mère, et que sa folie veut forclore ! Alors, il semble à Alfa qu’il revient de loin ! Lui qui n’était de nulle part se sent vivre, s’incarner ! Il a enfin un corps ! Mais nous comprenons soudain la folie ! Ce corps qu’il sent s’incarner est dans le corps d’une femme inconnue ! La fille du Docteur, qui a eu le malheur d’apparaître comme le dedans idyllique de femme que, par sa seule beauté, Alfa croyait pouvoir pénétrer pour toujours ! Qui ne bouge plus ! Odeur de sang… Alfa est un grand destructeur de vie ! Un ‘dëmm’ ! C’est l’histoire « de ce prince sorti de nulle part pour épouser la fille capricieuse d’un roi vaniteux » ! Il n’a pas de cicatrice ! Celle de la séparation ! On devine une fin tragique, folle !
Beau roman, qui nous fait plonger dans une folie indépassable par l’artifice des tranchées d’une Grande Guerre où des tirailleurs sénégalais s’engagent en croyant pouvoir mériter en sauvant la patrie le statut de citoyen français et une grosse pension !
Alice Granger Guitard
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