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L’oeuvre dramatique d’Emile Storck par Martine Blanché

Publication Aux Editions Jérôme Do Bentzinger

samedi 9 novembre 2019 par Françoise Urban-Menninger

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Dirigée par le Professeur Adrien Finck à l’université de Strasbourg, la thèse de Martine Blanché nous amène à découvrir ou redécouvrir l’oeuvre d’ Emile Storck à l’occasion du 120 ème anniversaire de sa naissance. L’analyse de ses cinq pièces dialectales par Martine Blanché témoigne du caractère universel de l’oeuvre d’un écrivain injustement méconnu, voire incompris.

Un auteur majeur de la littérature alsacienne

Né à Guebwiller en 1899, Emile Storck y décède en 1973. En 1917, il doit s’engager comme soldat allemand dans la Première Guerre mondiale. Son refus de tirer sur les troupes françaises l’amène à devoir passer devant un tribunal militaire mais par bonheur, il échappe à toute sanction grâce à l’armistice de 1918.
Il reprend ses études en 1920 tout en exerçant son métier d’instituteur, puis il passe avec succès l’agrégation d’allemand.
Dès lors, il enseigne l’allemand à Lens, Annecy, Montpellier, Digne avant de revenir en 1945 à Guebwiller où il poursuivra sa carrière à l’Ecole normale de jeunes filles jusqu’en 1965.
C’est en alsacien que l’auteur s’exprimera alors que la période n’est pas propice au dialecte et qu’ "il est chic de parler français". Plus de deux cents poèmes et cinq pièces de théâtre composeront une oeuvre qui malheureusement n’a pas eu l’écho mérité et escompté du vivant du dramaturge. En effet, les oeuvres de par leur contenu philosophique et leur lyrisme seront peu jouées, le public leur préférant des spectacles plus divertissants.
Resté célibataire," Emile Storck était un homme d’une grande culture, il préférait ses études, sa vie intérieure, le contact avec la nature aux manifestations extérieures", confiera la poétesse Anne Franck-Neumann qui l’avait connu à Martine Blanché.
D’autres témoignages dont celui d’Alfred Ruppé en donnent l’image d’un homme que les aléas de la vie n’ont pas épargné. Aux douleurs physiques, dues à l’amputation d’un membre en raison de son diabète un an avant sa mort, s’ajouteront les déceptions de voir ses oeuvres théâtrales refusées par les théâtres alsaciens sollicités.
Nul doute que la thèse de Martine Blanché soutenue en 1997 à Strasbourg et sa publication aujourd’hui réhabilitent une oeuvre lumineuse et exceptionnelle du patrimoine alsacien. Tous les écrits d’Emile Storck, à l’instar de ceux du poète sundgauvien Nathan Katz, bénéficient d’un enracinement local dans les Vosges ou les lieux aux alentours de sa ville natale.
Les légendes, notamment celle de la Dame du Lac et des Ondines dans "Le Chariot d’or" (Der Goldig Wage) confèrent une dimension universelle à ces écrits qui ont partie liée avec notre imaginaire collectif. Les thèmes récurrents sont toujours d’actualité comme celui de la lutte pour le pouvoir et l’argent qui renvoie dans "Le Chariot d’or" aux pertes de valeurs d’une humanité qui sombre dans la folie meurtrière. Mais fort heureusement des personnages dans cette pièce tels Johannes ou Finele évoluent dans une autre dimension, ils ont compris qu’il faut "accepter la réalité de la douleur, du péché, de la mort pour pouvoir les surmonter", explique avec justesse Martine Blanché. C’est à ce prix que les héros des oeuvres d’Emile Storck découvriront comme leur auteur "la face lumineuse de l’univers" car c’est en elle que se situe " la grandeur de l’homme".
D’évidence Emile Storck a su appréhender "cette beauté de l’univers" qui transparaît dans ses poèmes et ses pièces de théâtre empreintes de poésie où vers et prose alternent. Martine Blanché l’a bien compris en offrant à l’auteur un écrin de lumière à sa "philosophie de l’existence" qui nous parle de bonheurs simples dans "l’accomplissement de soi-même" mais aussi "de recherche de la beauté et du sens de l’infini". C’est dire que l’oeuvre tout entière d’Emile Storck s’inscrit tel un phare dans l’histoire de la littérature dialectale, elle est ce "Chariot d’or" qui éclaire le monde par la grâce des rayons lumineux de la poésie et "le transfigure" selon les termes de Martine Blanché qui conclut sa thèse en affirmant que l’auteur "dans le courage de ses choix" a offert "une éblouissante démonstration pratique de la valeur littéraire du dialecte" et d’ajouter que "ce vrai poète ne cessera jamais d’être redécouvert".

Françoise Urban-Menninger

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