jeudi 12 avril 2012 par Meleze
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Charles Dantzig
Dans un avion pour Caracas
Paris Grasset 2011
Exigence : Littérature n’a encore rien consacré à Charles Dantzig. Tant mieux c’est un auteur difficile à lire. Il vaut mieux faire des essais avec des romans plus faciles avant de s’attaquer à « un avion pour Caracas » .
D’abord il n’y a pas d’histoire sinon une trame de fond qui est une réflexion sur l’amitié.
Ensuite le livre est formé d’histoires courtes au fur et à mesure que la pensée se déplie à la cour d’un voyage en avion très long. L’auteur s’accorde la liberté de rebondir quand il veut et sur ce qui lui plaît. Comme l’ami est un autre écrivain les deux œuvres s’alignent en perspective et les occasions de rebondissement sont infinies.
Il faut peut-être passer 50 à 70 pages pour commencer de s’habituer à ce style sautillant. D’autant plus que les phrases sont difficiles. De même que le sujet de la prochaine histoire courte inspirée par l’avion est imprévisible de même la phrase du texte contient souvent un dernier mot qui la fait changer de sens au dernier instant.
Charles Dantzig est très énervant. Il ne s’en cache pas d’ailleurs. Il se fait connaître par une vie littéraire agitée entretenant des polémiques avec Michel Crépu qui travaille à la revue des deux mondes et aussi à l’émission de radio « le masque et la plume ». Dantzig s’est fait détester pour ses réactions violentes.
Et c’est le cas dans ce livre. Le fond du voyage à Caracas est une comparaison entre le fascisme vénézuélien de Chavez et les tendances fascistes non avouées de l’Europe qui a partout affaire à des partis nationalistes regroupant 1/5° des électeurs mais ne peut trancher son lien ombilical avec l’hitlérisme.
Comme disent Dantzig et son ami Xabi : « l’hitlérisme n’existe pas. On n’était pas pour Hitler, on était pour l’Allemagne ». C’est ce qui fait l’intérêt de se rendre au Venezuela où il n’y a pas de « chavisme » qui désignerait des partisans du fascistes Chavez mais « des officialidas ».
C’est un livre d’un abord difficile qui contient une urgence à la page 145, qui s’énonce ainsi :
« Au plus haut de l’État quand on sait qu’on ne peut devenir président d’une République qu’en exploitant, abandonnant, menaçant, calomniant, mentant, écrasant, assassinant parfois, la légende la plus comique est : ‘’ il aime les gens ‘’. Ils en sont persuadés d’ailleurs. Ayant vaincu leurs adversaires ils regardent avec attendrissement la masse des gens par-dessus le tumulus de leurs confrères égorgés. « J’aime les gens » dit Caligula en léchant le coin de sa bouche »
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