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Nativité cinquante et quelques - Lionel Edouard Martin

Le Vampire Actif 2013

jeudi 5 décembre 2013 par penvins

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Ce qui restait, c’était cette odeur moderne de brûlé.

Ce pourrait être la dernière phrase de ce conte de Noël nostalgique. Lionel Edouard Martin retrace ici à sa manière la vie paysanne des années cinquante. L’électricité arrive, encore faut-il que ce monde moderne pénètre les campagnes : mais posément écrit-il. Ce roman sera celui de cette pénétration acceptée pour peu qu’on la brise comme on brise, le faisant à son pied, le soulier neuf… méfiance qui conduit à faire soi-même son électricité et qui sera peut-être responsable de la catastrophe. Etrange chute du roman que l’on ne peut bien sûr totalement dévoiler, que cette chute, là où l’on attendait une nativité. Un monde s’en va sans doute !
Ce à quoi Lionel Edouard Martin redonne vie tout au long de ces quelques pages, ce monde paysan de l’entraide des hommes mais aussi de leur attention à la nature, témoin cette scène du boulanger qui arrose la neige de graines après avoir rencontré un merle mort, ce monde n’aura pas survécu. Il faut relire l’exergue : Je suis tombé et ne puis plus me relever, parce que je suis brisé – Rainer Maria Rilke. C’est non seulement ce que semble nous dire Lionel Edouard Martin, mais c’est bien évidemment et surtout la raison d’être de son écriture : recréer un monde disparu.

La nostalgie n’exclut pas un humour parfois surréaliste quand le Spoutnik vient piquer du bec la moisson et se mêler aux oiseaux en tous genres des serins aux pingouins, on a envie de s’exclamer : laissez venir à moi tous les petits oiseaux ! tant Jean Dieu semble une figure du Christ. Avec lui le pain viendra à manquer, avec Mait’Louis ( le rebouteux - qui prend sur lui toutes les douleurs du monde ) le pain sera à nouveau multiplié.

Ce conte – ce drame – des années cinquante met en scène un univers en train de disparaître et qui ne se relèvera pas et Lionel Edouard Martin excelle à nous plonger dans cette féerie dont il garde assurément la nostalgie, son style à la syntaxe épurée, au vocabulaire ancré dans la terre est une pure merveille dont on ne se lasse pas. Qu’il soit remercié et avec lui son éditeur de nous avoir livré cette légende de Noël un peu particulière, mais qui dit si bien ce que fut ce monde et ce que nous avons perdu en laissant la modernité envahir la campagne. Ce monde ne reviendra pas, mais Noël n’est-il pas le temps du rêve ? ne boudons pas notre plaisir, ce poète-là saura nous ramener avec un humour un peu grinçant à la dure réalité de notre époque.



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