Numéro 113-114 sur le thème "enfances"
mardi 12 juillet 2011 par Françoise Urban-MenningerPour imprimer
Cette belle et luxueuse revue régionale a été créée en 1983 par Auguste Wackenheim, il l’a dirigée avec passion jusqu’en 1996, puis Adrien Finck a pris le relais dans le même esprit de 1997 à 2007, il a été suivi par Maryse Staiber, l’actuelle directrice de la publication.
Revue littéraire unique en son genre qui célèbre la" triphonie", terme cher à ses fondateurs, la revue Alsacienne de Littérature presque trentenaire, a ouvert largement ses pages aux auteurs contemporains de la région rhénane s’exprimant en français, en allemand ou en alsacien.
Des écrivains tels que Jean-Claude Walter, Syvie Reff, Emma Guntz, Gaston Jung, André Weckmann, Albert Strickler, Gérard Pfister, Claudia Scherrer et bien d’autres ainsi que de nombreux plasticiens y ont trouvé une tribune de choix pour y publier poèmes, nouvelles et notes diverses.
Avec le numéro double 113-114, la revue prend un nouveau virage et confirme des options depuis longtemps pressenties. Autour de Maryse Staiber, Anne-Marie Soulier, Paul Schwartz, Jean-Claude Walter, Alain Fabre-Catalan, Jacques Goorma, Gaston Jung, Muriel Stuckel, tous écrivains et membres du comité de rédaction, ont élaboré une nouvelle formule de la revue.
Celle-ci paraîtra deux fois l’an, permettant ainsi la coexistence d’un dossier thématique tout en préservant une large place aux autres textes et plus particulièrement au volet intitulé "Patrimoine" qui contribuera à valoriser un fonds culturel parfois méconnu ou encore inédit.
D’emblée, le lecteur ne peut être que séduit par cette parution qui change également de forme. Le format, la couleur violine et la texture du papier suscitent la curiosité et génèrent une certaine gourmandise littéraire...
Le thème "enfances" célèbre à merveille ce renouveau et les auteurs, Hanne Bramness, Sylvie Troxler-Lasseaux, Judith Chavanne, Ludovic Degroote..., apportent à ce numéro une fraîcheur qui fait dire à Anne-Marie Soulier dans sa présentation qu’ils "nous offrent, comme au creux de leurs mains, l’eau même où viennent s’abreuver les ruisseaux innombrables de l’enfance". Quant au volet "Patrimoine", il nous enchante avec une traduction française inédite du poème Worte de Jean Hans Harp et une prose récente Baba Schott d’André Weckmann.
A n’en pas douter, le pont symbolique, dessiné par Camille Claus, représenté sur la couverture, relie non seulement le passé au présent en préfigurant l’avenir mais invite également les auteurs des deux côtés du Rhin à édifier les pontons d’une littérature européenne, voire "extra-européenne", selon les termes de Maryse Staiber, notamment à travers la traduction. Le lecteur conquis n’a d’autre choix que de se laisser emporter d’une rive à l’autre au fil des mots et du temps qui passe en retenant ces quelques vers d’Alain Fabre Catalan : "Errante et singulière, dans le courant qui s’en retourne,/ aucune source ne tarit sur les brisées du vent".
Françoise Urban-Menninger
Revue Alsacienne de Littérature B.P 30210 67005 Strasbourg Cedex
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